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Le Rapporteur Spécial Des Nations Unies Qualifie De “Dangereuse” La Situation Des Droits De L’homme En Inde

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La “détérioration” de la situation des droits de l’homme en Inde a été qualifiée de “massive, systématique et dangereuse” par Fernand de Varennes, rapporteur spécial des Nations unies sur les questions relatives aux minorités.

Dans son discours d’ouverture, M. de Varennes a déclaré que “l’Inde risque de devenir l’un des principaux générateurs d’instabilité, d’atrocités et de violence dans le monde, en raison de l’ampleur et de la gravité des violations et des abus visant principalement les minorités religieuses et autres, telles que les musulmans, les chrétiens, les sikhs et d’autres. Il ne s’agit pas seulement d’un phénomène individuel ou local, mais d’un phénomène systématique et d’un reflet du nationalisme religieux”. Il a fait cette déclaration lors d’une audition sur les options politiques pour faire progresser la liberté religieuse en Inde, organisée par la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) à Washington, DC, le 20 septembre 2023. 

Il a déclaré qu'”au cours de la dernière décennie, l’Inde a publié de nombreuses communications et communiqués de presse, les communications étant des allégations de violations des droits de l’homme soulevées par les voies diplomatiques auprès des gouvernements concernés. Elles montrent une érosion constante et alarmante des droits fondamentaux, en particulier pour les minorités religieuses et autres, depuis l’examen des communications de 2011 à aujourd’hui : D’ici 2022, la quasi-totalité d’entre elles comportent de graves allégations de déni des droits fondamentaux, en particulier à l’encontre des minorités religieuses. Du 12 mai 2020 au 23 mai 2023, environ 46 communications et une vingtaine de communiqués de presse.”

Le rapporteur spécial des Nations unies a évoqué à plusieurs reprises la question du Manipur, ainsi que la vidéo largement diffusée d’un événement survenu le 4 mai, dans lequel une foule force deux femmes à marcher dans la rue sans vêtements. M. Varennes a également déclaré que deux femmes “de la communauté chrétienne Kuki [avaient] été exhibées nues, battues et victimes d’un viol collectif”. Il a ajouté que “les autorités n’ont rien fait jusqu’à ce que cette vidéo attire l’attention de la communauté internationale”.

Il a parlé du Manipur comme étant “symptomatique de la désignation d’un bouc émissaire à grande échelle et de la déshumanisation des musulmans et des “autres” religieux qui pourraient conduire à un glissement vers d’horribles atrocités”. Il a fait référence à une étude qui “a noté une augmentation de 786 % des crimes de haine contre les minorités entre 2014 et 2018”. Le “processus discriminatoire de détermination de la citoyenneté dans l’Assam, et potentiellement dans d’autres régions du pays, qui pourrait conduire à ce que des millions de personnes se voient refuser la citoyenneté”, en particulier les musulmans, a été évoqué. De même, la révocation en 2019 “du statut spécial ou de l’autonomie du Jammu-et-Cachemire”.

de Varennes a également cité les élections générales indiennes de 2024 pour demander au gouvernement indien de rendre compte des atrocités commises. Il a déclaré : “Les élections nationales étant prévues pour le début de l’année 2024, il est à craindre que le ciblage des minorités et des défenseurs des droits de l’homme ne s’aggrave. Les autorités indiennes n’ont pris aucune mesure concrète pour obliger les auteurs d’exactions contre les minorités à rendre des comptes. Les autorités indiennes n’ont pas répondu de manière constructive aux critiques, se targuant au contraire de valeurs démocratiques et de l’État de droit. Certains hauts responsables sont restés silencieux ou ont même contribué, par leur propre rhétorique, à créer un environnement hostile aux minorités religieuses”.

Lors de l’audience, la réponse du Canada au meurtre de Hardeep Singh Nijjar a été discutée. Sans aborder la validité des accusations, le rapporteur spécial des Nations unies a déclaré que l’homme décédé était un sikh et un membre d’une minorité religieuse, et que sa mort était “un message important à l’Inde pour lui faire comprendre qu’un certain type de comportement n’est pas acceptable”.

La nécessité d’une “pression internationale”, en particulier d’une pression “de gouvernement à gouvernement” de la part des États-Unis et de leurs alliés, a été évoquée afin de persuader l’administration Modi de “modifier certaines politiques” et de “changer de direction”.

Le rapporteur spécial des Nations unies a comparé la situation des libertés religieuses au Tadjikistan, une nation identifiée comme particulièrement préoccupante, en déclarant que le Tadjikistan “fait pâle figure face aux atrocités massives commises en Inde sur la base de la religion”.

Interrogé lors de sa première conférence de presse en tant que premier ministre sur une question qui s’est avérée porter sur les libertés religieuses, le statut des minorités et la liberté d’expression en Inde, le premier ministre Narendra Modi a répondu que la démocratie “était dans l’ADN” des États-Unis et de l’Inde lors d’un voyage aux États-Unis en juin. Il a déclaré : “Nous avons toujours prouvé que la démocratie peut tenir ses promesses. Et quand je dis “tenir”, c’est indépendamment de la caste, de la croyance, de la religion, du sexe. Il n’y a absolument aucune place pour la discrimination.”

Dans son rapport annuel de 2022, l’USCIRF a proposé que le département d’État américain désigne l’Inde comme un “pays particulièrement préoccupant”, en raison de sa participation à des atteintes systémiques, persistantes et graves à la liberté de religion, ou de sa tolérance à l’égard de telles atteintes, conformément à la loi sur la liberté religieuse dans le monde.

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