Qin Gang, le ministre chinois des affaires étrangères, n’est pas apparu en public depuis plus de trois semaines. Il a participé aux efforts diplomatiques visant à rétablir les relations avec les États-Unis.
Qin, partisan du dirigeant chinois Xi Jinping et ancien ambassadeur à Washington DC, était censé jouer un rôle important dans la série de visites de haut niveau effectuées par des responsables américains. Cependant, il a été vu pour la dernière fois le 25 juin à Pékin lors d’une réunion avec son homologue sri-lankais.
Il n’a pas participé, avec des fonctionnaires chinois, à une discussion avec la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, au début du mois de juillet, ni à la visite de l’émissaire pour le climat, John Kerry.
Pendant près d’un an, après la visite de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, à Taïwan en août 2022, toutes les formes de relations de haut niveau ont été supprimées entre la Chine et les États-Unis, ce qui fait de ces visites une priorité absolue.
Début juillet, les autorités chinoises ont annulé la visite prévue de Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l’UE, sans fournir de raison suffisante pour justifier cette annulation.
La semaine dernière, M. Qin a été relevé de ses fonctions de chef de la délégation de Pékin au sommet de l’ANASE en Indonésie. Wang Wenbin, porte-parole du ministère des affaires étrangères, a déclaré que M. Qin ne participerait pas au sommet “pour des raisons de santé”, sans donner d’autres détails.
Une semaine plus tard, il n’a toujours pas fait de déclaration publique. Les discussions sur son absence ont été supprimées du site de médias sociaux chinois Weibo, c’est-à-dire que lorsque l’on cherche “où est Qin Gang” sur la plateforme, aucun résultat n’apparaît.
Les censeurs ont négligé ou autorisé seulement certains commentaires. Lundi, un internaute a écrit : “La conférence de presse du ministère des affaires étrangères est restée muette sur le lieu où se trouve le vieux Qin, à l’exception de facteurs liés à la santé, ce qui rend inévitablement les gens suspicieux”. D’autres commentaires portaient sur les théories expliquant l’absence de Qin.
Cinq phrases sur Qin ont été écrites dans un rapport sur les relations sino-américaines par le journaliste et analyste Phil Cunningham et ont été supprimées dans le South China Morning Post (SCMP), le journal de Hong Kong favorable à Pékin.
Le paragraphe supprimé parlait de la disparition d’un ancien ambassadeur du dôme politique et soulevait des doutes quant à savoir s’il s’agissait d’un problème de santé ou d’une “défaveur politique”.
Cunningham a tweeté : “Qin Gang a disparu. Non seulement il a disparu du cycle de l’information en Chine, mais il a également disparu de mon article ! Dans l’article publié par le SCMP le 15 juillet, cinq phrases concernant Qin ont été supprimées (sans préavis) de l’article après qu’il a été accepté pour publication.
Qin Gang, âgé de 57 ans, est connu comme un “guerrier loup” agressif qui a introduit un nouveau style de diplomatie combative ces dernières années. Il a été encouragé et soutenu par Xi Jinping, devait battre Wang Yi à l’avenir et s’est hissé au rang d’éminent responsable des affaires étrangères au sein du Parti communiste chinois.
En raison du manque de transparence du système politique, il est difficile d’identifier la raison de l’absence des hauts fonctionnaires. Cette absence est considérée comme un signe que les anciens puissants n’ont plus de soutien politique et qu’ils vont se retrouver devant les tribunaux.
Xi lui-même n’est pas apparu en public pendant deux semaines avant d’être nommé à la tête de la Chine en 2012, avant de se montrer à nouveau en public pour acquérir le poste pour lequel il était pressenti. Il n’y a pas de raison valable à cette disparition de deux semaines.
