Le chef de l’agence de renseignement espagnole (CNI), Paz Esteban, a été démis de ses fonctions par le gouvernement espagnol à la suite du scandale du piratage téléphonique de hauts responsables politiques. L’agence de renseignement a été accusée d’avoir utilisé le logiciel espion Pegasus du groupe israélien NSO pour espionner les téléphones portables des dirigeants catalans pro-indépendance. Par la suite, il a également été révélé que les téléphones du Premier ministre Pedro Sánchez et de la ministre de la Défense Margarita Robles avaient également été piratés en 2021 par une entité étrangère anonyme qui a également utilisé Pegasus. Le chef des agences espagnoles de police et de contrôle des frontières, Fernando Grande-Marlaska, a également été visé par Pegasus.
Le chef des services de renseignement aurait été limogé pour avoir espionné les dirigeants du mouvement indépendantiste catalan et n’avoir pas empêché le piratage téléphonique du Premier ministre, du ministre de la Défense et d’autres hauts responsables politiques. Paz Esteban avait pris le poste de chef de l’agence de renseignement en 2020 après des années de service dans l’organisation.
La semaine dernière, Paz Esteban a comparu devant une commission pour expliquer l’espionnage des dirigeants catalans. Elle aurait déclaré que l’agence avait mis sur écoute 18 dirigeants indépendantistes, conformément à la loi et aux ordonnances des tribunaux.
Le ministre de la défense, M. Robles, a déclaré : “Il est clair que nous devons améliorer certaines choses, étant donné qu’il a fallu un an pour découvrir [le piratage de fonctionnaires].” Elle a ajouté : “Nous allons essayer de faire en sorte que ces attaques ne se reproduisent pas, même s’il n’y a aucun moyen d’être complètement sûr.”
Le chef des services de renseignement devrait être remplacé par une autre femme, vétéran du renseignement, Esperanza Casteleiro. Mme Casteleiro occupe actuellement le poste de vice-ministre de la défense en Espagne.
À noter que l’enquête avait débuté après que des experts en cybersécurité du Citizen Lab de l’Université de Toronto au Canada aient déclaré qu’au moins 63 personnes liées au mouvement indépendantiste catalan avaient été ciblées ou infectées par le logiciel espion Pegasus entre 2017 et 2020.
