Dans son allocution, le président américain a regretté la situation actuelle, mais a défendu “fermement” sa décision de retirer les troupes américaines et a menacé les talibans de recourir à la force s’ils perturbaient les évacuations. Le président américain Joe Biden a rejeté lundi la responsabilité des scènes chaotiques d’Afghans s’accrochant à des avions militaires américains à Kaboul dans une tentative désespérée de fuir leur pays après la victoire facile des talibans sur une armée afghane que l’Amérique et ses alliés de l’OTAN avaient passé deux décennies à essayer de construire.
“Après 20 ans, j’ai appris à contrecœur qu’il n’y a jamais de bon moment pour retirer les forces américaines. Je suis profondément attristé, mais je ne regrette pas ma décision”, a déclaré le président américain à la nation. “La vérité, c’est que tout cela est arrivé plus vite que prévu”, a-t-il concédé depuis la Maison-Blanche.
“Je soutiens fermement ma décision” de retirer définitivement les forces de combat américaines, a déclaré M. Biden, tout en reconnaissant que l’effondrement de l’Afghanistan s’est déroulé beaucoup plus rapidement que les prévisions publiques les plus pessimistes de son administration. “Cela s’est déroulé plus rapidement que nous l’avions prévu”, a-t-il dit.
Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a déclaré lundi en fin de journée que les États-Unis, qui avaient pris en charge le contrôle du trafic aérien à l’aéroport de Kaboul, avaient repris les transports aériens, après les avoir suspendus en raison des bousculades de la matinée sur les pistes par des Afghans effrayés.
Kirby a déclaré que les forces américaines prévoyaient de terminer leur supervision de l’évacuation d’ici le 31 août, date à laquelle M. Biden a fixé la fin officielle du rôle de combat des États-Unis en Afghanistan.
Afghanistan : chaos et désespoir à l’aéroport de Kaboul
Une foule d’Afghans a envahi l’aéroport international de Kaboul, empêchant les vols d’évacuation de décoller. La capitale afghane est aux mains des talibans, qui patrouillent dans les rues étrangement calmes.
Emmanuel Macron joue les équilibristes
Lors de son discours lundi soir, le président de la République a répondu à la gauche, qui appelle à un pont humanitaire, et à la droite, qui le met en garde contre tout “angélisme”.
Il a rappelé que la France a été engagée militairement en Afghanistan pendant 13 ans, de 2001 à 2014. Aux côtés des États-Unis, le pays avait “un objectif clair : lutter contre une menace terroriste qui visait directement notre territoire et celui de nos alliés”, a expliqué le président de la République avant d’affirmer : “En Afghanistan, notre combat était juste et c’est l’honneur de la France de s’y être engagée”. “La France n’y a jamais eu qu’un seul ennemi : le terrorisme”, a-t-il insisté, réfutant l’idée que ce type d’intervention vise à se substituer à la souveraineté des peuples ou, comme l’a dit Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF) et candidat à la présidentielle, à “satisfaire les intérêts de puissance [des États-Unis et de leur bras armé, l’OTAN]”. “Nous n’oublierons pas nos soldats. Nous n’oublierons pas nos morts. Quatre-vingt-dix au total”, a conclu le chef de l’État, solennel.
Le leader de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, ont critiqué la présence de la France dans des “guerres sans issue”. “Tout était hautement prévisible dès le premier jour”, a écrit le leader de LFI, candidat à la présidentielle, sur son blog lundi soir en évoquant son “dégoût pour ceux qui ont conduit les événements jusqu’à ce point.”