Les élections de ce week-end au Bangladesh devraient permettre au premier ministre Sheikh Hasina d’obtenir un quatrième mandat grâce au boycott de l’opposition.
Tarique Rahman, chef de file de l’opposition en exil, a qualifié l’élection de “mascarade” destinée à renforcer le contrôle de Mme Hasina. En 2023, le parti de Tarique Rahman a organisé un mouvement de protestation de plusieurs mois appelant à la démission de la première ministre, au cours duquel des milliers de ses partisans ont été arrêtés et au moins 11 personnes ont été tuées. Dans une interview accordée à l’Agence France-Presse, il a déclaré que son parti ne devrait pas participer à un référendum dont le résultat est “prédéterminé”.
Les organisations de défense des droits de l’homme craignent que ce pays de 170 millions d’habitants ne soit sur le point de devenir une dictature à parti unique. Les États-Unis, qui ont sanctionné les forces de sécurité du Bangladesh en 2021 pour violation des droits de l’homme, et d’autres pays ont également exprimé leur inquiétude quant au déroulement du scrutin de cette semaine.
Depuis son entrée en fonction en 2009, Mme Hasina a toujours affirmé que les élections seraient légitimes, malgré les rapports des observateurs selon lesquels les victoires de son parti lors des scrutins de 2014 et de 2018 étaient entachées d’irrégularités. Lors d’un événement de campagne samedi, elle a déclaré : “Rendez-vous dans les bureaux de vote et votez dans la matinée pour montrer au monde que nous savons comment organiser des élections libres et équitables”.
Toutefois, certains électeurs ne voient pas l’intérêt de voter lorsque le résultat est déjà certain.
Les résultats des 12e élections générales du pays – qui ont eu lieu après l’indépendance du Pakistan en 1971 – sont attendus tôt lundi. Le dépouillement des votes devrait avoir lieu dimanche soir.