L’Allemagne a été critiquée par un organisme de surveillance mondial pour son manque d’efforts dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Le pays est pris à partie car il ne poursuit que très peu de personnes pour ce délit, alors qu’il est l’un des plus grands centres financiers du monde.
Le rapport du Groupe d’action financière (GAFI), un organisme mondial qui regroupe des pays allant des États-Unis à la Chine pour lutter contre la criminalité financière, porte un coup à la réputation de l’Allemagne, qui s’enorgueillit d’une réputation de probité.
Le rapport met en évidence de nombreux manquements, notamment le manque de contrôle des personnes qui manipulent de grosses sommes d’argent liquide, comme les agents immobiliers. Le rapport indique en outre que, si l’Allemagne est consciente des risques, elle ne fait pas assez pour les combattre.
Le GAFI a critiqué, par exemple, la nature décousue de la supervision, puisque l’Allemagne compte plus de 300 autorités régionales chargées de surveiller ces acteurs, ainsi qu’un grand manque de personnel.
Germany has enhanced its systems to tackle money laundering and terrorist financing, particularly regarding asset recovery. However, it must make major improvements including in the use of financial intelligence and risk-based supervision.
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Le score de l’Allemagne se situe loin derrière celui de la France, que le GAFI a également évalué récemment. Ce mauvais classement signifie que l’Allemagne devra désormais rendre compte annuellement à l’organisme, dans les années à venir, de ses progrès dans la lutte contre les manquements, selon Reuters.
Le ministre allemand des finances, Christian Lindner, a reconnu le problème. Il s’est engagé à centraliser le contrôle, à embaucher du personnel supplémentaire et à moderniser la technologie des autorités. “Nous nous occupons des petits poissons, tandis que les gros poissons s’échappent”, a-t-il déclaré aux journalistes en début de semaine, avant la publication du rapport, ajoutant qu’il allait intensifier ses efforts pour “suivre l’argent”.
Selon le GAFI, l’Allemagne a poursuivi environ 1 000 personnes pour blanchiment d’argent en 2020, malgré l’ouverture de plus de 37 000 enquêtes. Ce niveau de condamnations est considéré comme “très faible”.
Le GAFI a également signalé les risques de blanchiment d’argent liés aux paiements hawala. Ce terme signifie “transfert” en arabe. Ce système, largement utilisé au Moyen-Orient, permet de transférer des fonds par l’intermédiaire d’un réseau fiable d’agents qui opèrent en dehors des banques.
Le GAFI a exhorté l’Allemagne à prendre “des mesures supplémentaires … pour atténuer plus efficacement les risques liés aux services en espèces et aux services hawala”.
