Ce sont les chiffres de Statistics Mauritius pour le mois écoulé et publié au jeudi 07 avril. Dans ce rapport mensuel, l’analyse est que le taux d’inflation se compte maintenant à deux chiffres avec les récentes hausses. Le Year on Year Inflation, en comparaison avec février 2022 où le taux était de 9%, s’affiche à 10,7% en fin mars. L’inflation globale est à 6% pour le mois de mars, une hausse de 0,8% en comparaison avec février.
Hausses en défaveur du consommateur moyen
Le Consumer Price Index (CPI) entre février et mars 2022 affiche une hausse de 2,1%, soit de 117.6 à 120.1 points. Cette hausse est attribuée à la hausse des prix des aliments où la corbeille de la ménagère est estimée entre 12 à 15% plus cher actuellement. Uniquement pour les ‘Légumes’, la hausse est de 1.0 point. Selon le sous-indice des ‘Food and Non-Alcoholic Beverages’, une augmentation de 4,2% a été notée. Il faut aussi compter la hausse des prix des boissons alcoolisées, les ‘non consumer goods’ et le prix de l’essence, qui a provoqué une effet boule de neige sur pratiquement tous les produits, la section ‘Carburants’ a haussé par 0.5 points et les ‘autres produits et services’ 0.3 points.
La situation mondiale pas rassurante
La situation pandémique nous affecte déjà depuis plus de deux ans et maintenant la guerre en Ukraine influe sur les prix des produits mondialement, surtout alimentaires. Face à ces retombées, la Banque de Maurice, en début mars 2022, a fait hausser le Key Repo à hauteur de 2% Rate, mais craint que le pire est à venir. La BOM a aussi fait parvenir les chiffres en ce qui concerne le Gros Official International Reserves (GOIR), qui a augmenté par 6% et qui ramène l’importation à 17.0 mois en mars. Les récentes analyses du Fonds Monétaire Internationale (FMI) ne sont pas rassurantes non plus, les prix vont garder cette tendance de hausse pendant une période encore indéfinie. Le salaire de base des mauriciens de Rs 10, 200 ne suffit pas ni pour les pensionnaires de diverses catégories.
Propositions pour une meilleure consommation
S’alimenter comme à ses habitudes anciennes coute un bras ! Les plus concernés proposent diverses solutions. Clency Bibi, de la General Workers’ Federation (GWF), propose un ciblage des subsides, l’exemption de la TVA sur les produits de premières nécessités et des aides en faveur des plus démunis.
Jayen Chellum Secrétaire Générale de l’Association des Consommateurs de l’Ile Maurice propose l’allongement de la liste des produits contrôlés, l’instauration d’un mécanisme de contrôle de prix pour alléger ceux au plus bas de l’échelle sociale, la suppression des taxes sur les produits de base les plus consommés, l’introduction d’un Tax Band de 5 % pour les salaires ne dépassant pas Rs 45 000 et l’extension de la Tax Band de 10 %.
Nando Bodha demande à ce qu’un système de Voucher pour les personnes les plus vulnérables soit introduit, une baisse de la taxe sur les produits pétroliers qui font grimper les prix automatiquement, un système de contrôle sur les commerçants qui provoquent une pénurie artificielle en augmentant même les prix et la réalisation de l’autosuffisance alimentaire où l’île Maurice produira ce qu’elle mange et mangera ce qu’elle produit.
