Tard, dans la nuit, police a dû faire usage des gaz lacrymogènes devant les casernes centrales vers les 11 heures du soir. L’arrestation de Dominique Seedeeal alias Darren l’Activiste en cette fin d’après-midi vendredi 22 avril déferle les chroniques et a causé pas mal de tensions à travers le pays.
Son arrestation traine une floppée d’accusations de brutalités policière, de complots, de coup montée et d’injustices, mais aussi un unisson et un soutien indéfectible de la population mauricienne en colère et des politiciens de tous bords. Ses défenseurs, revendiquant sa libération, campaient encore devant les Casernes Centrales jusqu’à fort tard. Plusieurs unités armées de la MPF, dont la SSU est restés sur les lieux pour maitriser cette nuit de tension. Le but étant d’éviter un scenario de février 1999 ! Le Premier Ministre a dû intervenir depuis l’Inde.
Arrestation de l’Activiste
Son arrestation suit l’organisation de la protestation du mercredi 20 avril à Camp Levieux qui a pris un ton sérieux dans le même après midi. Vers 14 h 30, accompagné de son homme de loi Me Akil Bissessur, le jeune homme de 32 ans s’est rendu au poste de police pour déposer une « Precautionary measure » signalant qu’il n’a pas commandité le public de le suivre dans cet exercice de son droit constitutionnel de manifester contre la récente hausse des prix des commodités. Il a ainsi prévenu les officiers que son intention était de continuer cette protestation devant le poste de police et dans les rues de Camp Levieux. Il avait lancé un ultimatum au gouvernement avec la date et l’heure butoir de ce vendredi à 15 heures pour ramener à la baisse les récentes hausses dont les prix du Gaz ménager, les Carburants et des produits alimentaires. Et cette date et heure butoir a été dépassé.
Darren passé à tabac
Il a été arrêté que très peu de temps après avoir commencé à crier ses revendications. Il était accompagné d’une grosse foule, Dominique Seedeeal soit Darren l’Activiste sur les réseaux sociaux a été arrêté par les officiers de Camp Levieux sous la charge d’avoir organisé à une manifestation illégale au mercredi. Il a été conduit au poste de police de Rose-Hill pour être interrogé, mais vu la foule qui s’est réunie et craignant que la situation ne tourne au vinaigre, la police de Rose Hill a préféré référer à le cas à la CCID des Casernes Centrales. Son transfert a été effectué sous une sérieuse escorte policière.
Un panel d’avocats en garde
Me Akil Bissessur, face à la presse, révèle vouloir connaître les raisons exactes derrière l’arrestation de son client. Il a affirmé qu’au vu et au su de tous ceux présent, son client a reçu des coups de la police, il saignait du nez et que ses vêtements ont été entachés de sang.
Me Shakil Mohammed estime que cette enquête a pu débuter au lundi. Il fait comprendre que « l’intention n’était pas simplement d’interroger Darren l’Activiste. La police a déjà jugé son cas. Il sera comparu devant le magistrat au samedi à la Cour de Port-Louis. La police a objecté à une caution. Légalement, il n’y a aucune raison derrière cette objection de ce vendredi. Son arrestation a été faite par un groupe de policiers connu pour ce ‘modus operandi’. Shakeel Mohammed a fait savoir que la Police accompagnera Dominique Seedeeal à l’hôpital pour des soins. Hors de toute allusion politique ou politisation de cette affaire, Shakeel Mohammed mettant en avant son ‘Rabat’ plutôt que sa cravate rouge, a annoncé, « le gouvernement de Pravind Jugnauth est vu comme la partie adverse dans ce cas ». Darren a aussi reçu l’assistance de Me Neelkant Dulloo, Me Akil Bissessur et Me Rama Valayden qui ont essayé en vain de plaider sa libération.
Hostilités aux Casernes Centrales
La foule était hostile devant les Casernes Centrales jusqu’en fin de soirée, lançant même des projectiles sur les officiers de la Special Support Unit. L’incompréhension est partagée, pourquoi la police ne relâche pas l’activiste ? Munis de pancartes et avec leurs cris à gorge déployée, le message est « Relacher Darren ». Les officiers de la SSU, boucliers et matraques à la main, étaient de garde et empêchaient les protestataires de rentrer dans l’enceinte des Casernes Centrales. La menace de faire usage de gaz lacrymogène à Port Louis était déjà communiquée. Par ailleurs, à Camp Levieux, la police a dû faire usage de gaz lacrymogène et de projectiles sur les manifestants.
Siva Coothen : « éviter un remake de février 1999 »
L’inspecteur Siva Coothen est clair « Darren restera en garde à vue aux Line Barracks jusqu’à sa comparution en Cour. Nous ne pouvons tolérer de tels agissements de la part d’un citoyen ou de la population. L’arrestation de Dominique Seedeeal dit Darren Activiste suit cette organisation des manifestations qui n’avait aucun attrait pacifique. La procédure n’a pas été suivi et le bureau du CP n’a reçu aucunes demandes. Ils ont brulé des roues, des matelas, du bois dans les rues. Nous avons reçu des informations sur la présence de projectiles dont des cocktails Molotov. Les propos du détenu Darren, qui n’a pas un casier judiciaire vierge et connu des services de police, étaient incendiaires autant en public que sur les réseaux sociaux et il a clairement incité à la haine les manifestants qui étaient hostile envers la police. La police a pour rôle de maintenir l’ordre et c’est ce que nous faisons. Nous œuvrons pour éviter une émeute, nous ne pouvons pas laisser voie à un remake de février 1999. Tout le monde est touché par la hausse des commodités. La solution n’est pas la violence ou des émeutes. ».
Appel du PM : « Je condamne de tels agissements. »
Le Premier Ministre, Pravind Jugnauth, en mission, a dû intervenir depuis l’Inde, appelant à la paix « Nous avons été témoins de tels agissements par le passé, agissements qui avaient entraîné la mort de Kaya. Les mêmes personnes qui étaient à la base de ces tristes incidents récidivent aujourd’hui. C’est dommage et triste de voir ce genre d’attitude. Certaines personnes vont contre la loi. Je fais un appel à la population de tirer ses propres conclusions face à ce genre de comportements. Je condamne de tels agissements et les lois doivent être respectées. »
