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Messe De St Louis : “L’Eglise, Comme l’Etat, Est Au Service Du Peuple Mauricien” A Rappelé Mgr Durhône

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Lors de la messe de la Saint-Louis célébrée le vendredi 25 août, le nouvel évêque de Port-Louis, Monseigneur Jean Michaël Durhône, a mis l’accent sur la dignité humaine dans son homélie. Il a également évoqué le partenariat entre l’Etat et l’Eglise et l’importance d’une bonne relation.

Mgr Durhône a également insisté sur le fait que l’Église ne fait pas partie de l’État, mais qu’au contraire, l’Église est pleinement impliquée dans le travail pour le bien-être du peuple. Cependant, il a expliqué que l’Eglise est prête à soutenir des projets en coopération avec l’Etat pour aider la population.

De nombreuses personnalités étaient présentes à la messe de la St-Louis qui s’est déroulée à la cathédrale St-Louis de Port-Louis. Fait rare, les députés Latour, David et Bérenger ont prononcé la prière universelle.

Jean Michaël Durhône

Voici son homélie en intégralité :

Homélie (25 août 2023)

Depuis ma nomination et mon ordination, j’ai été témoin du soutien fraternel des catholiques, des frères et sœurs venant d’autres communautés et religions. Je voudrais aussi souligner le soutien des autorités civiles du pays, les différents services publics, ainsi que des mots d’encouragement reçus des hommes et des femmes engagés dans la vie sociale, économique et politique du pays.

Devenant et apprenant à être évêque, je me rends compte de l’importance de la relation entre l’Eglise et l’Etat. Je voudrais aussi remercier les journalistes de la MBC, des radios privées ainsi que ceux et celles de la presse écrite qui ont couvert largement cet événement. A travers votre engagement, des personnes ont pu suivre d’Agaléga, de Rodrigues et dans d’autres pays du monde, ce temps fort de l’Eglise et de la société mauricienne. A vous tous et à chacun de vous, je voudrais vous remercier pour votre professionnalisme et votre dévouement.

En cette fête de la Saint Louis, homme politique et roi de France qui a aimé le Christ et l’a suivi comme disciple, il nous est bon de se redire la manière dont l’Eglise comprend sa relation avec l’Etat et tout gouvernement d’aujourd’hui et de demain.

Trois éléments peuvent exprimer cette relation :

  1. Être au service de la dignité humaine ;
  2. Vivre le partenariat responsable
  3. Discerner les signes d’espérance.
  4. Être au service de la dignité humaine

L’Eglise comme l’Etat est au service du peuple mauricien. Kan nou mett nou au servis, nou pou viv sa servis la dan enn fason. Sa fason la pou montre nou kouma nou viv avek sak sitwayen morisien ici a Maurice, Agalega, Chagos et Rodrigues.

St Louis s’est fait le serviteur de tout être humain. Mem si St Louis ti enn le rwa ki viv dan enne sato, li ti pran kont bann pli pov. Kan St Louis ti guett enn dimounn, li pa trouv dabor so fonction, so rang dan la sosiete, me enn dimounn avan tou. Derrière sak fonction ou poste, ena la personne en premier. Enn zour mo pou nepli levek de Port-Louis, mo responsabilité pou termine, me mo dignité en tant ki enn humain pou reste.

Notre dignité sociale est pour un temps. Ce poste ou la fonction s’arrête un moment donné. Li koumsa aussi dans la vie politique. Enn moment dan lavi enn dimounn, li arrive okip bann poste bien haut au niveau enn l’Etat/ enn pays. Me enn zour, pou différentes raisons, responsabilité la arrete mais so dignité pas enleve. Nou tou ne parey ek mort parey. Nou vinn lor la terre sans linz, sans grand kitchose et enn zour, nou pou alle et nou kit tou sa la.

La dignité humaine dépasse toute fonction sociale, ainsi tout humain mérite le même respect et la même considération. Cette dignité nous est donnée gratuitement par Dieu, car en Jésus Christ, Dieu s’est fait homme et a donné du poids et de la valeur inestimable à la vie de tout être humain. L’Eglise comme l’Etat, est au service de cette dignité humaine qui nous rappelle l’égale valeur de chaque citoyen de notre société. Promouvoir la dignité de chaque citoyen nous amène à vivre le partenariat entre l’Eglise et l’Etat.

  1. Vivre le partenariat responsable

L’Eglise est engagée avec l’Etat et tout gouvernement sur les enjeux de société : éducation gratuite, pauvreté. Le dimanche 20 août, le Cardinal Maurice Piat rappelait ce partenariat fructueux entre l’Eglise et l’Etat au niveau des logements sociaux, des enfants porteurs d’un handicap, dans la réhabilitation des toxicomanes où nous saluons les propos du Premier ministre à définir la toxicomanie, les personnes ayant une addiction avec la drogue, comme des personnes malades, ainsi respectant leur dignité humaine et kouma mo tende des fois, « guett sa zenn, li tombe dans la drog, lisien pli bon ki li – less zott mort kouma enn lisien ». Ce sont des paroles dégradantes ne respectant pas la dignité de ces jeunes ou adultes détruits par la drogue et de la même manière leurs familles et leurs enfants et leurs parents.

Cette collaboration fructueuse a pu être vécue durant la Covid-19 où les services de Caritas et les organismes de l’Etat ont été proches des plus pauvres de notre société.

Dans le respect mutuel, dans nos responsabilités, l’Eglise et l’Etat veulent servir le peuple à lequel nous sommes attachés. Ce partenariat responsable nous aide à discerner les signes d’espérance.

  1. Discerner les signes d’espérance

Le roi Salomon pa demann lor ek la richesse, me enn capacité trouv clair dan bann décision ki Salomon ti ena pou pran kouma enn le rwa. Anou discerne ki bann signes lesperans dan relation l’Eglise ek l’Etat. Lesperans se pa ouver la main et attan ki le bien à accomplir pou tomb disiel. Me ensam nou rod le bien de la population mauricienne – ensam nou konstrir enn pays kott sak citoyen senti li here et ki personne pa senti li citoyen 2e ou 3e classe.

Akoz sa mem, kan bann disip dir Zezi ki zott empess enn dimounn ki pe fer bon travail en so nom, Zezi dir zott « Seki pa contre nous li are nou ». Zezi servi sa langaz la pou dir nou ki nou ena pou discerner, c’est-à-dire, reflessi et azir ensam pou le bien tou mauricien. L’Eglise ne se situe pas contre l’Etat ou tout gouvernement qui est en place aujourd’hui et demain. Kan zot ti vinn l’ordination, enn moment deux diacres ti tini la Parole de Dieu lor mo la tête. Ki fer ? L’Evêque se met sous l’autorité de la Parole de Dieu pour travailler à l’amélioration de la vie des personnes sur terre. L’Eglise trouve des signes d’espérance en étant heureuse de soutenir un projet sur la toxicomanie au nom de la dignité de la personne et des familles touchées par le mal.

L’Eglise est heureuse de soutenir tout projet éducatif en partenariat avec l’Etat pour prendre soin des enfants et des jeunes en échec scolaire. Quelle espérance si dans notre pays, tout enfant mauricien sort du cycle primaire en Grade 6, PSAC, sachant lire, écrire et compter !

Conclusion

Les divergences entre l’Eglise et l’Etat peuvent arriver des fois. Dans tout partenariat, ena différence d’idée et de point de vue. Mais dans le respect des uns et des autres et dans le dialogue, nous construirons une société mauricienne plus fraternelle, plus juste et plus solidaire avec les plus faibles. Amen.

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