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Maurice – En Transition Vers Un Centre Financier Réputé

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L’économie de l’île Maurice est l’une des plus dynamiques du continent. Son parcours pour devenir un centre financier offshore a commencé en 1989 en tant que porte d’entrée de l’Afrique. L’Observatoire de la compétitivité durable (SCO) a classé l’île Maurice comme un pays africain attractif. L’indicateur SCO est une visualisation des scores basés sur la gouvernance politique et économique, les infrastructures, le capital humain et financier, et le marché.

Des efforts sont en cours pour transformer le Centre Financier International (CFI) de Maurice en un centre de commerce et d’investissement pour les investisseurs mondiaux à la recherche d’une base en Afrique. L’île Maurice vise à offrir de grands centres à services complets dotés de systèmes de règlement et de paiement avancés, soutenant des grandes économies nationales, avec des marchés profonds et liquides où les sources et les utilisations des fonds sont diverses, et où les cadres juridiques et réglementaires sont adéquats pour préserver l’intégrité des relations mandant-mandataire et des fonctions de surveillance.

Malgré plusieurs défis, l’île Maurice a réussi une transformation remarquable, passant d’une économie de monoculture à une économie sophistiquée axée sur les services. Le pays est connu pour être l’une des économies modernes les plus avancées et à la croissance la plus rapide d’Afrique. Il est régulièrement classé parmi les 20 meilleurs endroits où faire des affaires en Afrique et dans le monde. Maurice a gagné sept places pour atteindre le 13e rang sur 190 pays, selon le dernier rapport 2020 de la Banque mondiale sur la facilité de faire des affaires, publié le 24 octobre 2019. Le pays reste 1er en Afrique dans cette liste et a fait preuve d’une résilience et d’une agilité remarquables au fil des ans pour passer de pays à revenu moyen supérieur à pays à revenu élevé.

L’île Maurice favorise un objectif ambitieux grâce à des efforts notables. Tout d’abord, les services financiers peuvent constituer un développement viable pour une petite juridiction, à condition de bien régler les détails. La création d’un climat, qui attire les professionnels de la finance, exige une stabilité et une adaptabilité constitutionnelles, politiques et juridiques. L’île Maurice ne s’est pas reposée sur ses lauriers, au contraire, le pays a innové et s’est déterminé à se conformer aux exigences internationales en matière de transparence.

Deuxièmement, un centre financier offshore performant ne se résume pas à un réseau de professionnels, de télécommunications et de liaisons aériennes. Il faut aussi un cadre réglementaire qui renforce et soutient le secteur financier. En créant une législation appropriée et en mettant en place des autorités réglementaires compétentes, la juridiction a trouvé le juste équilibre nécessaire pour innover et se développer.

L’île Maurice est devenue une économie hautement intégrée financièrement, le secteur des services financiers étant un pilier essentiel de l’économie. La SFI de Maurice, qui comprend des banques commerciales et des sociétés commerciales internationales (GBC) offshore, joue un rôle majeur dans l’économie. Ses actifs sous gestion représentent plus de 50 fois le PIB du pays.

L’activité dans le secteur des entreprises internationales offshore a été globalement résiliente. Le secteur dynamique des entreprises internationales est en train d’élargir sa gamme de produits financiers et de se diversifier dans les services à haute valeur ajoutée pour rester compétitif au niveau mondial.  Il prépare le terrain pour que les entreprises mondiales s’enracinent davantage à Maurice, grâce à des incitations fiscales conçues pour attirer des sièges régionaux, des centres de gestion de trésorerie, des cabinets d’avocats internationaux et des gestionnaires de fonds et d’actifs. Le secteur financier connaît une croissance à deux chiffres, stimulée par la demande refoulée de services de retraite et d’assurance, d’intermédiaires en valeurs mobilières et en marchés de capitaux et de fournisseurs de services financiers auxiliaires.

Pour se développer durablement, rester compétitif et répondre à la demande croissante, Maurice a élargi son champ d’action en devenant un promoteur précoce des FinTech. Dans le domaine de la FinTech, les autorités ont publié des règles d’autorisation pour les prêts entre particuliers, les systèmes de négociation de jetons de sécurité et les services de garde (actifs numériques), ainsi qu’une note d’orientation sur l’offre de jetons de sécurité et une consultation sur le cadre de la réglementation des actifs virtuels. Un régime de licence de type “regulatory sandbox” (RSL) pour les start-ups fintech a déjà été mis en place, ainsi qu’un comité national RSL chargé de coordonner et d’évaluer toutes les demandes RSL liées aux fintech. Les autorités ont pris des mesures pour mettre en place un régime réglementaire ouvert et transparent pour les Fintech à Maurice. Par ailleurs, le secteur des TIC joue une profonde révolution à Maurice. Il fait entrer le pays dans une nouvelle ligue de l’industrie des services financiers à plus forte valeur ajoutée et stimule la compétitivité de la SFI par rapport aux autres centres financiers mondiaux.

En vue du retrait de la liste noire, l’île Maurice a pris un engagement politique de haut niveau auprès du GAFI et de l’ESAAMLG (Eastern & Southern Africa Anti-Money Laundering Group) afin de remédier aux déficiences stratégiques identifiées dans son cadre AML-CFT en février 2020. Les autorités mauriciennes et les superviseurs LBC/FT désignés travaillent depuis lors à obtenir le retrait de Maurice des listes du GAFI et de l’UE. Des efforts considérables sont en cours pour revenir sur la liste noire.

Face à la crise, le Groupe d’Action Financière (GAFI) a salué les progrès considérables réalisés par l’île Maurice pour renforcer le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme malgré la pandémie. Lors de la plénière de juin 2021, le GAFI a reconnu que Maurice a substantiellement complété son plan d’action visant à renforcer l’efficacité de son système de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LBA/FT). La délégation du GAFI effectue actuellement une visite sur place, à la suite de laquelle une décision sera prise par le GAFI, lors de sa plénière prévue en octobre 2021, sur la radiation de l’île Maurice de la liste grise. Le GAFI a déjà classé le cadre bancaire de l’île Maurice comme largement conforme, sur la base des mesures de contrôle mises en œuvre pour les transactions transfrontalières.

La clé du succès reste cependant l’amélioration et l’innovation de la structure réglementaire, tout en maintenant l’avantage concurrentiel. La croissance réelle dépend de la rapidité avec laquelle Maurice peut relancer l’économie tout en préservant la viabilité fiscale et la diversification dans les services à forte valeur ajoutée.

Contribution de –

Mr Mayank Srivastava

Mayank Srivastava

Director and COO, Merceron Capital LTD, Mauritius

*Les opinions exprimées sont personnelles.

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