La renonciation de la Chine à ses prêts aux pays africains le mois dernier représente 1,1 %, voire moins, des prêts chinois à ces pays, selon une étude.
La Chine avait renoncé à 23 prêts sans intérêt à 17 pays africains qui étaient déjà arrivés à échéance en 2021. Ces prêts, d’une durée de 10 à 30 ans, représentaient une valeur totale de 610 millions de dollars, selon les estimations des chercheurs de l’université de Boston. Ils ont estimé ce montant à l’aide d’une base de données sur les prêts de l’État chinois.
Cette initiative suggère l’objectif de la Chine de faire croire au continent que le supérieur asiatique est son principal partenaire de développement pour une longue période. Il s’agit d’une initiative indispensable pour la Chine dans un contexte de “nombreuses pratiques hégémoniques et d’intimidation”, a déclaré Wang Yi, le ministre chinois des affaires étrangères. Cette déclaration peut être une référence indirecte à la récente visite à Taïwan de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants américaine, alors même que les États-Unis se heurtaient à une forte opposition de la Chine.
Ce n’est pas la première fois que la Chine accorde un allègement de prêt à l’Afrique. Le premier bailleur de fonds bilatéral de l’Afrique a renoncé à des prêts depuis 2000, année où il a annulé des prêts accordés dans les années 1980 et 1990. Selon les analystes, la position de la Chine sur les prêts accordés aux pays en développement dans le cadre de son initiative “Belt and Road” (BRI) est beaucoup plus stricte.
Selon la base de données de l’université de Boston, qui suit les prêts émis depuis 2000, les prêteurs publics chinois ont engagé 53,8 milliards de dollars de prêts en Afrique entre 2000 et 2012. Les dettes annulées le mois dernier ne représentaient qu’une partie minuscule de ce total.
Selon le document de Jyhjong Hwang et Oyintarelado Moses, ” l’octroi et l’annulation de prêts (sans intérêt) sont des outils diplomatiques et symboliques importants dans les pratiques de prêt de la Chine. ”
Les prêts, poursuivent-ils, “s’apparentent davantage à des instruments de politique étrangère qu’à des instruments financiers axés sur les résultats.”
Selon des universitaires et des représentants des gouvernements africains, les prêts sans intérêt accordés par la Chine à l’Afrique, qui ont permis de financer des structures gouvernementales, des stades et des hôpitaux, sont généralement considérés comme des subventions.
