La Chine et le Pakistan ont entamé des discussions en vue d’approfondir leur partenariat, alors qu’Islamabad tente de mettre en œuvre des politiques axées sur la croissance après avoir évité un défaut de paiement au début de l’année.
Lors d’une interview accordée à Bloomberg Television à New York jeudi, le Premier ministre pakistanais par intérim, Anwaar-ul-Haq Kakar, a déclaré : “Nous avons une conversation très large” qui va “au-delà de la question de la dette”.
Kakar a déclaré que la Chine était en train de déterminer quel type d'”intervention serait utile pour notre santé économique”. Le gouvernement intérimaire a été chargé de gérer le pays jusqu’aux élections prévues pour le début de l’année prochaine.
Les deux pays sont actuellement en négociation après que le Pakistan, qui était au bord du défaut de paiement en raison des retards accumulés depuis des mois, s’est vu accorder un programme de crédit de 3 milliards de dollars par le Fonds monétaire international en juillet. Dans le cadre de l’initiative “la Ceinture et la Route”, la Chine a investi des milliards de dollars dans des projets énergétiques au Pakistan et a accordé des prêts au gouvernement, alors même que les discussions avec le Fonds monétaire international étaient en cours.
Après que l’ancien premier ministre Shehbaz Sharif a cédé les rênes à la fin du mandat de cinq ans du parlement, Kakar a pris ses fonctions le mois dernier. Depuis lors, Kakar a proposé une réforme économique visant à renforcer les finances du pays. Cette réforme comprend la suggestion de privatiser les actifs gouvernementaux et de réprimer les transactions illicites en dollars.
- Kakar a déclaré que son administration temporaire s’engageait à améliorer la gouvernance et à mettre un terme aux cartels et aux mafias impliqués dans toutes sortes d’activités, du vol de carburant et d’énergie à l’échange illicite de devises.
L’objectif est de “défaire la bulle artificielle de l’inflation, la valeur artificielle de la monnaie, qui a été principalement alimentée par la demande dans le commerce illégal de la monnaie”, a-t-il ajouté.
Protestations contre la hausse des coûts
Des protestations ont été dirigées contre l’administration intérimaire en raison de la hausse des coûts de l’électricité et du carburant, qui a contribué au taux d’inflation le plus élevé d’Asie. Néanmoins, M. Kakar a déclaré qu’il ne prévoyait pas “d’énormes troubles sociaux” à la suite d’une augmentation des prix de l’énergie parce que l’on s’attendait à une baisse de la consommation en hiver.
- Kakar a déclaré que son administration s’efforçait d’améliorer le secteur de l’électricité du pays par des solutions plus durables.
“Nous essayons de privatiser les sociétés de transmission et d’accroître notre réseau fiscal afin de ne pas dépendre des taxes indirectes qui sont intégrées dans toutes les factures d’électricité”, a déclaré M. Kakar.
Lorsqu’on lui a demandé si son administration serait en mesure de vendre certaines entreprises publiques du secteur de l’électricité au cours de son mandat, M. Kakar s’est montré optimiste.
Ce à quoi “je fais spécifiquement allusion, c’est le secteur de l’électricité, les organismes de transmission dans tout le pays. Nous nous attendons à ce que certains d’entre eux soient privatisés d’ici quelques mois”, a-t-il ajouté.
Le Pakistan a également tenté d’inciter les pays du Golfe à investir dans les secteurs de l’exploitation minière, de l’agriculture et des technologies de l’information et de la communication (TIC). M. Kakar a récemment déclaré que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis pourraient dépenser 50 milliards de dollars dans son pays.
50 milliards de dollars n’est qu’un montant, que j’ai suggéré, a-t-il dit, mais il pourrait être plus élevé. Ce montant pourrait être dépassé s’ils perçoivent des opportunités commerciales supplémentaires et si nous avons plus à offrir.
