Jeudi, des militants syndicaux ont pris d’assaut les bureaux de LVMH à Paris, exigeant que le gouvernement français abandonne son projet de faire travailler les gens plus longtemps pour leur retraite et qu’il augmente plutôt les impôts sur les riches.
Depuis la mi-janvier, il y a eu 12 jours de rassemblements nationaux, au cours desquels les employés en grève ont également interrompu le ramassage des ordures à Paris et arrêté une partie du trafic fluvial sur le Rhin, dans l’est de la France.
“Vous cherchez de l’argent pour financer les retraites ? Prenez-le dans les poches des milliardaires”, a déclaré Fabien Villedieu, dirigeant du syndicat Sud Rail, alors que des fusées éclairantes aspergeaient de fumée rouge le siège de LVMH. Les manifestants se sont ensuite dispersés dans le calme.
Un jour avant la décision du Conseil constitutionnel sur la constitutionnalité de la mesure, les syndicats ont recommandé une démonstration de force dans les rues.
Selon les statistiques du gouvernement, 380 000 manifestants ont participé à la journée de jeudi dans tout le pays. 42 000 d’entre eux étaient présents lors de la manifestation à Paris.
Ces chiffres sont en baisse par rapport au 6 avril, date à laquelle 570 000 personnes avaient manifesté dans toute la France, dont 57 000 lors de la marche de la semaine dernière à Paris.
Plusieurs incidents ont émaillé les manifestations de jeudi, dont un dans le centre de Paris où des manifestants tout de noir vêtus ont jeté des objets sur la police, qui a riposté par des tirs de gaz lacrymogène, mais ces incidents n’ont pas été aussi violents que certaines manifestations du mois dernier.
Selon la police, dix policiers ont été blessés jeudi.
L’administration pourra publier la loi si le Conseil l’approuve, probablement avec certaines restrictions. Elle espère que cela mettra enfin un terme aux manifestations, qui sont devenues le point de convergence du ressentiment populaire à l’égard du président Emmanuel Macron.
Toutefois, si le Conseil donne son feu vert, les manifestants ont promis de poursuivre leur lutte.
Lors du rassemblement à Paris, l’enseignante Kathy Brochard, 50 ans, a déclaré : “Nous ne voulons pas travailler jusqu’à 64 ans.” Les manifestants souhaitent que le projet de loi soit abrogé ou soumis à un vote.
Francis Bourget, 52 ans, employé des services postaux, a déclaré lors de la marche à Paris : “Nous espérons toujours qu’à un moment donné, quelqu’un en haut lieu décidera d’abandonner cette loi, de s’asseoir autour d’une table et d’envisager le financement des retraites différemment.”
Une fois que le Conseil aura décidé de travailler sur d’autres options, M. Macron a déclaré qu’il organiserait une réunion avec les syndicats. Les dirigeants syndicaux affirment que cette initiative ne durera pas longtemps si M. Macron n’est pas prêt à discuter de l’abrogation de la loi sur les retraites.
