L’essentiel des restrictions sanitaires ont été levées lundi, alors que les contaminations au SARS-CoV-2 repartent à la hausse depuis une semaine. Mais il n’est pas si évident pour la population d’abandonner les réflexes acquis depuis deux ans.
Depuis lundi 14 mars, les masques sont facultatifs dans les commerces, écoles, bureaux, usines et lieux de culture. Fini également la passe vaccinale pour accéder aux cinémas, théâtres, restaurants, foires, etc. Seul l’accès aux établissements de santé et aux transports reste conditionné au port du masque, tandis que la passe sanitaire est encore exigé dans les hôpitaux et les Ehpad. Mais le masque ne va pas disparaître du jour au lendemain, tout comme l’épidémie, qui amorce un rebond un peu partout en Europe, et notamment en France, où la moyenne des sept derniers jours est de près de 63 000 nouveaux cas quotidiens. Les admissions à l’hôpital sont en légère hausse.
A Herbault, dans le Loir-et-Cher, la boulangère Estelle Warnet a décidé, en ce jour spécial, de conserver un long mur de Plexiglas entre elle et ses clients, mais son masque bleu piscine est remplacé par un large sourire. « Je suis vaccinée et je n’ai toujours aucune envie d’être contaminée, si j’ai le Covid, je vois mal qui pourra me remplacer et le village n’aura plus de pain », résume-t-elle en étalant ses sandwichs au saucisson. Les habitudes sont têtues : même abrogée, la règle tacite d’un client en boutique à la fois perdure et presque tous se présentent masqués, y compris dans la file qui se forme devant le commerce.
« Dans un désert médical, ça a du sens de le garder »
Près de 400 kilomètres plus au sud, dans le centre-ville de Bordeaux, masqués et non-masqués se côtoient dans les enseignes du centre commercial Mériadeck, comme si rien n’avait changé. Au détour d’un rayon, Katy Pal s’étonne, pourtant, que certaines personnes ne portent pas le masque. La jeune femme, hongroise, vit entre Londres et Bordeaux. Difficile de s’y retrouver entre les protocoles des trois pays. Apprenant qu’il n’est plus obligatoire, elle le retire, soulagée. Mais à la caisse, Louis Pagnoux et Thoumi Burnez, vendeurs du magasin de décoration Sostrene Grene, l’ont gardé toute la journée. Une décision collective des six salariés du magasin. « Il y a encore des gens qui le portent, alors par respect pour eux, on se doit de le garder aussi », assurent-ils, même s’ils admettent que la majorité de leurs clients sont venus sans masque.
