Le quota global de capture de thon albacore des Seychelles pour 2022 a été réduit de 9 184 tonnes par la Commission des thons de l’océan Indien (CTOI) à titre de mesure de remboursement des surcaptures effectuées en 2020 par les flottes palangrières industrielles.
En vertu de la résolution 21/01 de la CTOI, les Seychelles se sont qualifiées pour une allocation totale de 39 542 tonnes d’albacore pour 2022, couvrant les captures de toutes les flottes enregistrées dans l’État insulaire – senneurs, palangriers industriels et palangriers semi-industriels.
Le secrétaire principal à la pêche, Roy Clarisse, a déclaré à la SNA que les Seychelles ont déposé une objection formelle auprès du président de la CTOI le 5 janvier.
Il a déclaré que si la pénalité de remboursement est basée sur les données confirmées soumises par l’État insulaire au secrétariat de la CTOI, “elle est également basée sur les estimations faites par le secrétariat de la CTOI pour 2021, où l’on suppose que ce segment de flotte a effectué des surcaptures dans les mêmes proportions qu’en 2020.”
En effet, les données finales sur les captures des palangriers industriels ne sont pas communiquées à la commission avant le 30 décembre de l’année suivante.
Clarisse a déclaré que si la situation n’est pas rectifiée, elle affectera les possibilités de pêche de toutes les flottes des Seychelles.
“En plus d’une perte de revenus importante pour le pays, cela pourrait également avoir un impact sur les moyens de subsistance de plusieurs Seychellois qui dépendent directement ou indirectement de l’industrie de la pêche au thon, tels que les propriétaires seychellois des navires semi-industriels, leur équipage, les transformateurs de poisson locaux et leurs employés, les débardeurs, pour n’en citer que quelques-uns”, a déclaré Clarisse.
Il a ajouté que le gouvernement s’efforcera de garantir que les prises des palangriers semi-industriels seychellois seront protégées et ne seront en aucun cas réduites.
“Ces bateaux appartiennent à 100 % à des Seychellois et toute réduction peut avoir de graves conséquences et nous veillerons donc à ce que cette flotte ne soit en aucun cas affectée”, a déclaré M. Clarisse.
Selon une circulaire de la CTOI publiée le 31 décembre 2021, si une flotte donnée a effectué des captures excessives en 2020, elle doit rembourser 200 pour cent de la quantité qu’elle a capturée en trop – 100 pour cent pour 2021 et 100 pour cent pour 2022.
Clarisse a ajouté que l’interprétation par la SFA des dispositions de la CTOI est que le remboursement des prises excédentaires est effectué “en permettant à ce pays/cette flotte de pouvoir répartir le remboursement sur une période de deux ans, plutôt que d’appliquer une double pénalité comme le prévoit la circulaire de la CTOI”.
Il a déclaré que les Seychelles font tout leur possible pour soumettre les données de 2021 avant la date limite afin que le tonnage réduit pour l’année puisse être réintégré dans l’allocation de la limite de capture de 2022.
Alors que les senneurs à senne coulissante et les flottes semi-industrielles sont très dépendants du thon albacore compte tenu de la nature de leur pêche, la flotte palangrière industrielle est plus flexible car elle peut ajuster les méthodes de pêche et cibler d’autres espèces comme le thon obèse et l’espadon, a-t-il expliqué.
Les Seychelles, archipel situé dans l’ouest de l’océan Indien, disposent de trois flottes composées de 13 senneurs à senne coulissante, qui sont principalement des navires espagnols et français, ainsi que de 61 palangriers industriels et de 39 palangriers semi-industriels ciblant l’albacore.
Le thon à nageoires jaunes de l’océan Indien est actuellement le stock de thon le plus surexploité au monde.
