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Brutalités Policières : Trois Policiers Arrêtés

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Le coup de grâce est tombé cet après-midi, lundi 30 mai. Trois des sept policiers, dont un sergent de police, qui étaient affectés à la Division des enquêtes criminelles (DIC) de Terre-Rouge, ont été arrêtés par les enquêteurs de la Direction centrale des enquêtes criminelles (DCIC). Auparavant, ces agents, qui étaient toujours affectés à la CID de Terre-Rouge, avaient été informés de leur mutation à compter du mardi 31 mai au matin. Cette décision fait suite à la diffusion sur les réseaux sociaux, depuis le samedi 28 mai, d’une vidéo montrant la participation de policiers à une séance de torture sur un détenu. Cette affaire des plus choquantes, qui remonte à trois ans, a provoqué un sentiment de révolte dans tout le pays à l’égard de ces policiers, censés agir dans un cadre légal. Afin de rassurer la population et de renforcer la confiance des policiers, le commissaire de police, Anil Kumar Dip, a rapidement émis des directives pour que des sanctions soient prises à l’encontre des personnes impliquées, ce qui est aussi une manière de “limiter les dégâts”.

Ces sept policiers, dont un sergent de police, sont accusés d’avoir participé à une séance de torture sur un détenu pour obtenir des aveux. Le sergent et deux policiers ont été transférés à la Special Mobile Forces (SMF) et quatre autres policiers ont été transférés à la Special Supporting Unit (SSU).  Ces transferts prennent effet à partir de ce mardi matin 31 mai pour ceux qui n’ont pas été arrêtés. Cette affaire, qui remonte à 2019, a été révélée le samedi 28 mai, lorsqu’une vidéo a été publiée sur les réseaux sociaux montrant un détenu torturé par ces policiers.

Aux premières heures de la matinée du dimanche 29 mai, Jean Christopher Jessy Pierre Louis, âgé de 31 ans et résidant à Goodlands, s’est rendu au poste de police de son village pour faire une déclaration. Il a expliqué qu’il y a trois ans, il avait été arrêté par une équipe du CID de Terre-Rouge pour vol. Il dit avoir été torturé pendant des heures dans le bureau du CID de Terre-Rouge. On lui a demandé d’enlever tous ses vêtements, où un inspecteur de police, responsable de cette équipe du CID, l’a torturé à plusieurs reprises avec un taser sur ses parties privées et l’a forcé à avouer. Pour éviter de nouvelles tortures, il n’a eu d’autre choix que de signer ses aveux. Le lendemain, il a été amené au tribunal où son procès a été entendu. Il a alors été condamné à une amende de 10 000 roupies. Dans la soirée du samedi 28 mai, Christopher Pierre Louis a déclaré avoir vu cette vidéo sur les réseaux sociaux et avoir pu identifier l’inspecteur de police qui l’avait torturé avec un taser. La CCID a commencé à enquêter sur cette affaire après que Christopher Pierre Louis se soit rendu à la Caserne centrale pour faire sa déposition.

Cet inspecteur de police est actuellement suspendu de ses fonctions pour une affaire de corruption, et il avait été arrêté le vendredi 20 août 2021 par les enquêteurs de la Commission indépendante contre la corruption (ICAC). Il était sous surveillance par ces enquêteurs depuis trois ans. Pour rappel, l’inspecteur avait sollicité une somme de Rs 100 000 auprès de deux suspects pour étouffer une affaire d’agression sur un commerçant et avait déjà reçu Rs 25 000.

Le commissaire de police annonce une enquête

Anil Kumar Dip a réagi aux vidéos de torture présumée par des policiers sur un suspect et a déclaré que l’enquête ouverte sera indépendante et impartiale. “Les coupables devront prendre leurs responsabilités”, a-t-il déclaré. Anil Kumar Dip a également reconnu que l’affaire “est troublante”. Il a déclaré qu’il ne tolérerait aucun abus. Cependant, il a lancé un appel à celui qui a réalisé les vidéos et les a postées pour qu’il vienne le rencontrer avec des preuves. Anil Kumar Dip s’est demandé pourquoi ce n’est que maintenant que les vidéos ont été diffusées.

“J’ai déjà cinq noms”, dit Bruneau Laurette

Le travailleur social et leader de Linion Pep Morisien affirme avoir déjà identifié cinq policiers dans les différentes vidéos de tortures présumées qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Bruneau Laurette avait accompagné Christopher Pierre Louis, l’un des suspects, que l’on peut voir sur les vidéos en train d’être torturé.

Le Bar Council demande une commission d’enquête

Le Bar Council a déclaré son président, Yatin Varma, a décidé de jouer un rôle plus proactif pour aider l’administration de la justice. Ainsi, ses membres se sont réunis en session spéciale lundi pour discuter des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, dans lesquelles on voit des suspects menottés être torturés. Yatin Varma a expliqué que le Conseil du barreau condamne sans réserve tout cas de brutalité policière, mais qu’il fera également des recommandations. L’une des plus importantes est la création d’une commission d’enquête sur la brutalité policière à Maurice. Yatin Varma soutient que cette commission d’enquête devrait être présidée par un ancien juge du Commonwealth. L’organisme ne devrait pas se concentrer uniquement sur ces trois cas, mais devrait permettre à d’autres victimes de se manifester.

Xavier-Luc Duval, chef de l’opposition : La descente aux enfers

Impossible de regarder ces horribles vidéos sans un sentiment de profond dégoût et de révolte quand ceux qui sont censés protéger les citoyens deviennent les pires tortionnaires.

Impossible de croire que leurs supérieurs n’étaient pas au courant de ces pratiques inacceptables.

Impossible de penser que depuis 3 ans déjà, ces vidéos sont connues des chefs de la police, sans aucune action.

De nombreuses têtes doivent tomber, et rapidement.

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