Le développement d’une zone spéciale de traitement agro-industriel (SAPZ) à Maurice est au centre d’un atelier technique de deux jours qui s’est ouvert hier matin en présence du procureur général, ministre de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire, M. Maneesh Gobin. L’atelier se tient les 16 et 17 février 2022 à la Mauritius Cane Industry Authority à Réduit.
Dans ce contexte, une équipe de quatre agents de la Banque africaine de développement (BAD) effectue une visite de cinq jours à Maurice depuis le 14 février 2022.
Dans son discours à cette occasion, le ministre Gobin a souligné que les objectifs de la mise en place de la SAPZ sont de renforcer la sécurité alimentaire ainsi que de réduire le gaspillage des produits agricoles périssables. Ces objectifs, a-t-il dit, peuvent être atteints par le biais de la transformation des aliments qui, à son tour, aura pour avantages directs d’apporter une diversification, d’améliorer le revenu des agriculteurs, de réduire nos importations d’aliments transformés et d’aider le pays à économiser des devises. Selon lui, la SAPZ, étant une zone dédiée pour des raisons logistiques et bénéficiant de mesures fiscales, est prête à être un succès.
Le ministre de l’agro-industrie a également évoqué la politique du gouvernement visant à mettre en œuvre des réformes stratégiques dans trois domaines clés du secteur agricole, à savoir le secteur du sucre, le secteur non sucrier (NSS) et le secteur du thé. Nous avons fait appel à la participation de la Banque mondiale pour la réforme du secteur sucrier, à la participation et à l’assistance technique de la BAD pour le secteur non sucrier et à l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture pour le secteur du thé, a-t-il indiqué. Il a ajouté que les trois rapports ont été soumis et qu’un processus de consultation en vue de leur mise en œuvre a été lancé.
Maneesh Gobin a également déploré la dépendance du pays à l’égard de l’importation d’aliments transformés, et a souligné que 70 616 tonnes de légumes, de légumineuses, de fruits et de noix ont été importées en 2019, pour une somme totale de 2,5 milliards de roupies. Ceux-ci, a-t-il souligné, peuvent être produits localement, ce qui permettra de réduire notre facture d’importation, d’économiser des devises et d’accroître le commerce régional intra-africain.
Enfin, le ministre a souligné qu’il existe évidemment des liens entre tous les secteurs, et les a appelés à travailler de manière concertée. Il a estimé qu’il fallait consacrer beaucoup d’énergie à la mise en œuvre, car le temps est compté.
La zone spéciale de transformation agro-industrielle
La BAD a effectué une évaluation du NSS dont l’une des principales recommandations était la création d’une SAPZ à Maurice afin d’augmenter la production et la compétitivité du NSS. Le projet coûterait environ 450 millions de roupies.
L’établissement d’une SAPZ permettra de mieux intégrer Maurice dans les marchés régionaux et de tirer parti des opportunités offertes par le commerce interafricain. La SAPZ permettra également à l’île Maurice de promouvoir le développement durable conformément aux objectifs de développement durable ainsi que l’agriculture intelligente du point de vue climatique comme principale base de ressources, et de concentrer la recherche et le développement sur les chaînes de valeur et les activités prioritaires, permettant ainsi à l’île Maurice de devenir un centre de connaissances pour le développement technologique et agro-industriel.
