Trois pays d’Afrique de l’Ouest dirigés par des militaires, le Niger, le Mali et le Burkina Faso, ont annoncé dimanche qu’ils quittaient la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une organisation économique régionale qui faisait pression sur eux pour qu’ils reviennent à une gouvernance démocratique.
Après la suspension des trois coups d’État, les tentatives d’intégration régionale du bloc ont subi un revers avec l’annonce de la décision des trois pays dans une déclaration commune simultanée sur leurs chaînes de télévision nationales.
Cette action risque de fragiliser davantage la CEDEAO, une organisation qui a eu du mal à enrayer le déclin de la démocratie en Afrique de l’Ouest. En réaction à ce retrait, la CEDEAO a déclaré qu’elle n’avait pas encore reçu de notification officielle.
À la suite des prises de pouvoir militaires au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, ainsi que de la tentative de coup d’État en Guinée-Bissau, l’organisation avait déjà déclaré qu’elle ne reconnaissait pas les gouvernements dirigés par des militaires et que les coups d’État ne seraient plus acceptés.
Depuis les coups d’État, les dirigeants militaires n’ont pas fourni de calendrier précis pour le retour à un régime constitutionnel, malgré les sanctions, les pourparlers et les menaces d’intervention militaire.
Au contraire, ils sont devenus plus antagonistes à l’égard du bloc et l’ont accusé d’être influencé par des forces extérieures. Tout en rompant leurs liens militaires et autres avec la France, leur ancien maître colonial, les trois pays se sont tournés vers la Russie pour obtenir une assistance en matière de sécurité.
Alors que les trois pays du Sahel luttent pour contenir les insurrections liées à Al-Qaïda et à l’État islamique, les chefs militaires ont déclaré qu’ils voulaient rétablir la sécurité avant d’organiser des élections.
“Après 49 ans, les vaillants peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger constatent avec regret et une grande déception que l’organisation (CEDEAO) s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et de l’esprit du panafricanisme”, a déclaré le colonel Amadou Abdramane, porte-parole de la junte nigérienne, dans le communiqué.
“L’organisation a notamment échoué à aider ces États dans leur lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité”, a ajouté M. Abdramane.