En effectuant ses courses dans un supermarché en mars 2020, Maël rencontre un de ses proches. La conversation ne dure que cinq minutes. Il est loin de se douter de ce qui l’attend au tournant.
Âgé d’une quarantaine d’années, Maël est père de deux enfants. Graphiste de profession, il est en mode télétravail depuis la Covid-19 au pays. Il raconte que c’est vers 13 heures le lendemain de sa rencontre avec son proche, il a reçu un appel du ministère de la santé lui informant qu’il allait en quarantaine. Car la personne qu’il a vue a été testée positif à la Covid-19. « Ça a chamboulé la vie de notre famille en une fraction de seconde. Nous avons eu trois heures pour ramasser l’essentiel de nos affaires avant que les officiers du ministère de la santé nous embarquent pour un centre de quarantaine », confie-t-il. Et d’ajouter qu’à l’angoisse d’avoir contracté le virus et de l’avoir transmis par mégarde à sa famille, s’est ajoutée alors l’incertitude de ne plus savoir de quoi s’adviendra l’avenir.
C’est aux petites heures du matin du jeudi 11 mars que Maël et ses enfants ont été canalisés pour la quarantaine dans un hôtel du nord. Après la prise de température, ils sont remis les clés de la chambre où ils seront isolés pour quatorze jours. Néanmoins, c’est le lendemain qu’ils ont été soumis à des tests PCR. Dans la soirée, les résultats tombent et tout le monde est négatif à la Covid-19. Soulagé, Maël maintient quand même les gestes barrières et désinfecte en continue la chambre pour assurer la santé sanitaire de ses enfants tout en travaillant à distance. Après sept jours, ils font un deuxième test PCR. Ultérieurement après une journée d’attente, la nouvelle qu’il a été infecté au virus lui tombe comme un coup de massue sur la tête. Ses enfants sont encore une fois négatifs à la Covid-19. Asymptomatique, Maël est conduit à l’hôpital ENT vers les 21 heures. « Comme il n’y avait personnes pour s’occuper de mes enfants, j’ai dû les trimballer avec moi jusqu’à ce centre de traitement. C’était une expérience traumatisante pour eux, surtout ce trajet en ambulance tout en étant escortés par la police. Ils avaient très peur », confie le jeune père de famille.
Une heure plus tard, Maël et ses enfants arrivent à l’hôpital ENT. Ils sont conduits à une salle pour faire des radiographies. Toutefois, ce n’est que Maël qui est soumis à une prise de sang. Puis, la petite famille est dirigée vers la chambre où elle allait passer toute la nuit. « Mes enfants ne comprenaient pas pourquoi ils étaient dans un hôpital alors qu’ils n’étaient pas malades. J’ai dû continuellement les rassurer et ce n’était pas évident. Nous étions aussi livrés à nous-même et ce n’est que le lendemain que nous avons eu le thé et de la nourriture », dit-il. Après la prise de température, il apprend que ses enfants et lui seront transférés dans un hôtel pour les positifs à la fin de la journée. Ayant la toux et des courbatures, Maël prend son mal en patience à ENT. Vers les 16 heures, ses enfants et lui remontent dans une ambulance avec le gyrophare allumé à destination de l’hôtel pour les positifs. « J’ai eu l’impression d’être un pestiféré. Je me demande encore aujourd’hui, si tout ça était vraiment nécessaire », dit-il.
Dans sa nouvelle chambre d’isolement, le jeune cadre peine à comprendre comment il divisera l’espace pour éviter les risques de transmission du virus à ses enfants. « Il fallait au moins un coin annexé pour qu’ils puissent dormir loin de moi. Mais nous nous sommes retrouvés l’un sur l’autre », renchérit-il. Et cela a duré pendant plus de trois semaines en attendant qu’il se négative de la Covid-19. « C’est une expérience qui a été difficile. A commencer par les trajets en ambulance aux soucis avec la nourriture à la détresse psychologique et l’envie de rentrer au plus vite chez soi », dit-il.
Guéri de la Covid-19, le père de famille soutient que cette expérience l’a marqué à vie. Après trois de son séjour en quarantaine et centre de traitement, il s’est fait vacciné contre la Covid-19. Mais ce n’est pas pour autant qu’il baisse la garde en ce qu’il s’agit des gestes barrières. « Bien que nul est à l’abri des risques de contamination, il n’est pas question de revivre encore une fois cette expérience. Donc, je fais le maximum pour me protéger ainsi que mes enfants » conclut Maël, qui habite les Plaines Wilhems.
