La junte nigérienne a ordonné au haut représentant de l’ONU de quitter le pays dans les 72 heures, car le Niger aurait été exclu de l’assemblée annuelle des dirigeants mondiaux organisée par les Nations unies à New York le mois dernier.
En juillet, les militaires nigériens ont renversé le président Mohamed Bazoum, suspendu la constitution, dissous toutes les institutions antérieures et nommé le général Abdourahamane Tiani comme nouveau chef d’État de ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Dans un communiqué daté du 10 octobre, le ministère des affaires étrangères du Niger a accusé les Nations unies d’avoir eu recours à des “manœuvres sournoises” à l’instigation de la France pour refuser sa pleine participation à la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies qui s’est tenue le mois dernier, ainsi qu’aux réunions ultérieures des agences de l’ONU qui ont eu lieu à Vienne et à Riyad.
En conséquence, l’administration a ordonné le départ de la coordinatrice résidente des Nations unies, Louise Aubin, selon le communiqué.
S’exprimant par l’intermédiaire de son porte-parole Stephane Dujarric, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exprimé sa profonde tristesse face à cette décision et a réitéré “l’engagement inébranlable des Nations Unies à rester sur place et à agir pour le peuple du Niger”. “La décision (…) entrave la capacité de l’Organisation à remplir efficacement ses mandats et perturbe le travail essentiel que nous faisons pour le peuple du Niger, où 4,3 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire, principalement des femmes et des enfants”, a déclaré M. Dujarric.
À la suite des revendications concurrentes de la junte et de l’administration Bazoum pour le siège du pays à l’ONU, aucun représentant du Niger n’a pris la parole lors de la réunion des dirigeants mondiaux qui s’est tenue à New York le mois dernier.
Les États-Unis, la Chine et la Russie font partie des neuf membres du comité chargé de superviser les questions d’accréditation des Nations unies. Le comité devrait se réunir en octobre ou en novembre pour rendre un jugement.