L’Inde a averti et sensibilisé le Bhoutan au sujet de la Chine qui déplace des villages le long de l’Amu Chu afin de réaligner les revendications frontalières dans la zone contestée des trois jonctions près du plateau de Doklam. Cela n’a pas découragé Pékin, qui cherche à consolider ses revendications frontalières tout au long de la ligne de contrôle effectif (LAC) de 3488 km avec l’Inde et de la frontière contestée de 477 km avec le Bhoutan.
Selon les experts de la Chine, le projet de créer des villages modèles près de la ligne de contrôle et dans le territoire contesté avec le Bhoutan, de relocaliser les populations et de réhabiliter les anciens militaires s’inscrit dans la volonté du Premier ministre chinois Xi Jinping d’imposer la domination chinoise au Tibet et de tuer la rébellion dans l’œuf en sinisant le bouddhisme tibétain. La Chine applique la même politique dans sa province troublée du Xinjiang, dominée par les musulmans sunnites.
Les récentes images satellites d’un village chinois utopique avec voitures et jardins le long de l’Amu Chu, dans le territoire contesté avec le Bhoutan, et la multiplication des villages frontaliers le long de l’ALC, en particulier dans les secteurs moyen et oriental, font partie de l’exercice de forteresse du Tibet du Parti communiste chinois, rapporte le Hindustan Times.
Alors que l’Inde surveille le déroulement du plan chinois le long de ses frontières avec la nation communiste et à la frontière avec le Bhoutan, elle est en même temps impliquée dans des négociations avec l’Armée populaire de libération (APL) pour résoudre le méfait commis par les troupes chinoises en mai 2020, sans renoncer à aucune de ses revendications territoriales.
Même si des informations ont circulé sur la volonté de l’APL de se désengager du point de patrouille 15 dans la zone de Khugrang Nullah au Ladakh oriental, le fait est que la dernière réunion des commandants militaires supérieurs, le 17 juillet, a vu des négociations fermes des deux parties sur la façon de rétablir le statu quo ante d’avril 2020 le long de la LAC de 1597 km au Ladakh oriental, selon un rapport du Hindustan Times.
Bien que Pékin ne donne pas la priorité au désengagement et à la désescalade au Ladakh oriental, le gouvernement indien est ferme sur le fait que les relations bilatérales ne peuvent se normaliser que si le différend sur le Ladakh oriental est résolu.
L’Inde souhaite que l’APL autorise les patrouilles de l’armée indienne dans la zone de Depsang Bulge dans le secteur de DBO et dans la zone de jonction de Charding Nullah dans le secteur de Demchok. La partie indienne souhaite également que Pékin respecte les accords frontaliers bilatéraux de 1993 et 1996.
