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Transition Energétique: Echange Entre Business Mauritius Et La MARENA

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Comment mettre en œuvre la transition énergétique à la suite des mesures annoncées dans le budget 2021-2022 ? Tel était le thème principal de la cinquième rencontre du Club des Entrepreneurs de la Transition Energétique de Business Mauritius qui s’est tenue le mercredi 8 septembre, à Vivéa Business Park, à Moka.

Pour l’occasion, les membres ont accueilli Danen Beemadoo et Mreedula Mungra, respectivement président et CEO de la Mauritius Renewable Energy Agency (MARENA). Les échanges, qui ont eu lieu dans un esprit de dialogue public-privé, ont permis d’aborder différents enjeux et d’apporter des éclaircissements sur plusieurs sujets. En raison des restrictions sanitaires, une partie des participants a pris part aux discussions par visioconférence.

« Ce club, piloté par Business Mauritius, démontre l’engagement de la communauté des affaires à participer activement à la transition énergétique », a déclaré Mickaël Appaya, Head of Sustainability and Inclusive Growth chez Business Mauritius. « Il s’agit de passer d’un modèle carboné à un modèle bas carbone, tout en renforçant la résilience socio-économique du pays. Cela sera réalisable uniquement s’il y a un effort concerté de tous les partenaires concernés, aussi bien publics que privés ».

Energy Transition Entrepreneurs Club

Les représentants de la MARENA, agence qui opère sous l’égide du ministère de l’Énergie et des Services publics, ont souligné l’importance des énergies renouvelables à Maurice. En 2020, sur 2 882 GWh d’électricité générée, 688 GWh ont été produits à partir de sources renouvelables, soit 23,9% de la production énergétique. « L’objectif d’avoir 60% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030 est réalisable si nous nous en donnons les moyens. L’infrastructure nécessaire et le cadre légal sont là. Le CEB devra cependant revoir ses infrastructures afin de pouvoir intégrer des énergies renouvelables. L’immense espace maritime mauricien renferme également un potentiel en matière de production d’énergies vertes qui ne demande qu’à être exploité », a soutenu Danen Beemadoo, président de la MARENA.

D’autres initiatives pour Maurice ont aussi été mentionnées, telles que l’élimination progressive du charbon dans les centrales thermiques, la création d’emplois dans des secteurs émergents liés aux nouvelles technologies, la mise en place de nouvelles filières de formation dans les universités, et l’élaboration d’une feuille de route pour les entreprises. À terme, cette transition permettra un renforcement du réseau électrique, une amélioration de la croissance économique et un rehaussement du niveau de vie à Maurice.

L’annonce de la mise en œuvre du Biomass Framework par le gouvernement a aussi été commentée. « La rémunération de la bagasse à Rs 3,50 le kWh était très attendue des producteurs de l’industrie cannière. Le dialogue est urgent pour identifier et implémenter les alternatives pour remplacer le charbon dans les centrales existantes. Un partenariat public- privé pourrait créer une filière de ramassage, de transport et de tri sélectif des déchets ménagers verts. Nous pourrions utiliser des espèces invasives dans nos forêts pour remplacer le charbon, avec à la clé une diminution de l’enfouissement des déchets et la création de nombreux emplois. Certaines filières, comme le bois, nécessitent plus de cinq ans pour être productives », explique Grégory Bathfield, Project Development Manager chez Alteo et membre du Biomass Working Group de la Chambre d’Agriculture de Maurice.

Energy Transition Entrepreneurs Club

À l’issue des échanges, les représentants de la MARENA et du Club des Entrepreneurs de la Transition Energétique se sont engagés à partager des informations techniques plus précises. Celles-ci aideront à la préparation de la nouvelle feuille de route pour augmenter à 60% la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2030. Ce document sera prochainement publié par la MARENA.

Déclaration de participants

Lauréna Erriah, directrice associée de Canopee Engineering, entreprise engagée dans le domaine de l’architecture durable

« Le budget démontre une volonté d’aller vers les énergies renouvelables, mais rien n’est prévu pour encourager concrètement la réduction de la consommation énergétique dans les bâtiments. Il est dommage que l’accent soit mis sur la production énergétique sans traiter de la maîtrise de la demande, à travers, par exemple, une réglementation thermique qui aurait permis de mieux gérer la transition dans le secteur de la construction ».

Olivier Gaering, directeur régional de Qair Mauritius, producteur indépendant d’énergie

« Le récent budget a mis l’accent sur l’accélération de la transition énergétique de Maurice, notamment à travers la relance de la filière éolienne. Le CEB a déjà lancé un appel d’offres pour une centrale de 40 MW, le 13 juillet. Les professionnels du secteur s’en réjouissent, mais recommandent toutefois que les prochaines dates pour un appel d’offres soient annoncées à l’avance pour donner plus de visibilité aux opérateurs. De plus, vu que ce secteur est moins connu par les jeunes, nous devons développer des filières de formation dans les universités ».

Prakash Ramiah, General Manager de LEAL Energie, membre du Conseil de l’AMM

« Compte tenu des mesures annoncées dans le dernier budget, il est clair que les différents partenaires, tels que les ministères, les organismes parapublics, les associations patronales et sectorielles, entre autres, devront travailler en bonne intelligence avec les entreprises locales productrices d’énergies renouvelables pour atteindre l’objectif zéro charbon d’ici 2030 ».

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