Selon les prévisions de la Mauritius Tourism Promotion Authority, le pays peut s’attendre à accueillir entre 30 000 à 35 000 visiteurs en octobre. Cela va sans dire que l’optimisme est le maitre-mot dans les affaires du ministère du Tourisme. D’ailleurs, le président de la MTPA, Nilen Vencadasamy nous confirme que le travail acharné est le quotidien de la MTPA depuis ces 3 derniers mois. Bien que la concentration soit sur la consolidation des marchés existants, tels la France et les Royaume Unis entre autres, le maintien des efforts sont aussi sur les marchés prometteurs tels l’Europe de l’Est, la Scandinavie et le Moyen-Orient. Pour lui, les problématiques mondiales actuelles ne devraient pas affecter la positivité dans leurs démarches et il considère que le chiffre de 325 000 n’est pas irréaliste. Le but principal étant d’atteindre 650 000 visiteurs en juin 2022, il avoue que le budget de Rs 420 millions sera injecté principalement dans le marketing, la promotion, la valorisation du pays mais aussi le rebranding de notre destination pour lequel l’exercice de sélection d’un consultant est en cours. Beaucoup encore à faire… la sortie d’Air Mauritius de l’administration représente une nouvelle opportunité pour le Président de la MTPA
Comment s’annonce la réouverture ?
Nous sommes fins prêts. Cela fait des mois que nous nous préparons en prévision de cette date importante en collaboration étroite avec le secteur privé. La première phase de réouverture nous a permis de finaliser les derniers détails. Cette première phase consistait avant tout à tester les différents protocoles mis en place pour accueillir les visiteurs dans les meilleures conditions sanitaires et sécuritaires possibles. Cela nous a par exemple permis de réduire le Resort Protocol de 14 à 7 jours pour les touristes vaccinés et négatifs au test PCR. Les signes sont positifs, nous sommes donc impatients d’accueillir plus sereinement nos visiteurs.
Quelles sont vos prévisions et vos attentes ?
Comme l’avait annoncé le Ministre des Finances lors du dernier exercice budgétaire, notre objectif est d’accueillir 650 000 touristes d’ici juin de l’année prochaine. Nous sommes confiants d’y parvenir même si dans le contexte actuel, les prévisions sont plus compliquées à cause d’un manque de visibilité sur les déplacements internationaux. La tendance mondiale montre en effet que les voyageurs effectuent davantage leurs réservations à la dernière minute. A Maurice ces dernières semaines : le taux de réservation est en constante augmentation depuis début septembre, et le taux d’annulation en baisse. En tenant compte de ces chiffres, nous nous attendons à accueillir 30 000 à 35 000 visiteurs en octobre. Nous prévoyons donc plus d’arrivées en novembre et décembre, bien qu’il soit plus difficile de vous donner de prévision exacte sur cette période pour le moment.
Nous avons reçu 7 600 arrivées depuis la réouverture. Combien d’arrivées confirmés avez-vous ?
On ne peut pas comparer les chiffres d’avant octobre car avec le protocole strict, il était évident que nous n’allions pas accueillir un nombre important de visiteurs. La première phase d’ouverture a été avant tout une phase de test qui nous a permis de tester nos protocoles sanitaires. Depuis le début de l’année, nous avons mis toutes nos ressources en commun avec le secteur privé pour la réouverture finale d’octobre.
Nous constatons que comme attendu nos marchés traditionnels, comme la France et le Royaume-Uni, sont les plus « responsive » actuellement. Nous avons notamment connu depuis quelques semaines une forte augmentation des réservations en provenance du Royaume-Uni notamment suite à la décision des autorités britanniques d’inclure Maurice sur la liste « Clear To Travel »
Ce qui n’est pas étonnant, car toutes les études de marchés réalisées récemment montrent que le touriste est plus enclin à partir vers une destination qu’il connaît déjà, en laquelle il a confiance et à laquelle il est habitué. Cela ne nous empêche pas de maintenir nos efforts au niveau de nouveaux marchés prometteurs, comme l’Europe de l’Est, la Scandinavie et le Moyen-Orient.
Quelles sont les mesures sanitaires mises à disposition pour le touriste en libre circulation et le Mauricien ?
De plus, la campagne de vaccination de la population a dépassé toutes nos espérances. A ce jour, 66,74% de la population a reçu au moins une dose de vaccin, et 62,25% de la population est complètement vaccinée. Le nombre d’adultes vaccinés atteint plus de 86%. Ce qui nous a permis d’envisager cette phase d’ouverture avec beaucoup de sérénité.
A partir d’aujourd’hui, nous accueillons donc les voyageurs vaccines sans nécessité de quarantaine. Ceci dit, nous maintenons une dose de prudence avec notamment les tests à l’arrivée et des autotests au jour 5.
Ceux non-vaccinés continueront à suivre la quarantaine protocolaire dans nos Bubble Resorts, et seront testés à de multiples reprises avant d’être éventuellement autorisés à sortir.
En outre, les mesures sanitaires pour les touristes comme pour les Mauriciens resteront sensiblement les mêmes : port du masque, distanciation sociale, utilisation du gel hydroalcoolique, etc. La sécurité et la santé de la population comme des visiteurs reste donc notre priorité absolue.
Y aura-t-il des endroits ou zones non recommandés aux touristes ?
Une fois autorisés à visiter l’île, les touristes seront soumis aux mêmes protocoles que les Mauriciens. Ils pourront circuler où ils le souhaitent, à condition de respecter les mesures sanitaires nationales. Nous allons leur recommander de se tenir informés quotidiennement de la situation sanitaire dans le pays durant la totalité de leur séjour, par exemple à travers notre application MyMauritius, ou le site www.mauritiusnow.com, ou tout autre média local.
Quels sont les gros travaux d’embellissement déjà entamés ? Et à venir ?
Nous avons lancé en collaboration avec le Ministère de l’Environnement et le secteur privé une vaste campagne de nettoyage et de sensibilisation au respect de la nature à travers le pays baptisée Respekte Moris. Comme tout le monde le sait, les déchets sauvages sont un vrai problème chez nous. Ce sont des ‘eyesores’ qui influencent négativement la perception internationale du pays.
Nous nous sommes concentrés sur les principaux sites touristiques en amont de la réouverture, mais la campagne sera maintenue par la suite, autant pour nettoyer le pays que pour éduquer les Mauriciens sur la question de la disposition des déchets. Le travail se poursuit et se maintiendra autant que nécessaire.
Au niveau des hôtels, la vaste majorité d’entre eux ont effectué des travaux de rénovation et de nettoyage en préparation de la réouverture. Nous ne possédons pas des chiffres en ce qui concerne les bungalows, villas privées, B&B, auberges et autres, mais eux aussi se préparent du mieux qu’ils peuvent, je n’ai aucun doute là-dessus.
Avec une flotte réduite de l’Air Mauritius, moins de pays desservis et moins de nos antennes GSA dans le monde, pensez-vous pouvoir atteindre les 325000 touristes d’ici fin 2021 ?
Il est vrai que nous n’aurons pas un contrôle total sur toutes les équations relatives aux problématiques mondiales actuelles. La desserte internationale de la destination, par exemple, sera un challenge étant donné les incertitudes inhérentes à la pandémie. Nous en sommes conscients, mais nous avons tenu compte de tout cela avant de définir notre objectif.
Malgré tout, nous restons confiants et positifs. Nous n’avons d’ailleurs pas choisi octobre par hasard pour la réouverture. Ce mois marque le début de la haute saison touristique à Maurice, et traditionnellement, nous accueillons la plupart de nos visiteurs à cette période. Le chiffre de 325 000 n’est pas irréaliste ; il ne représente d’ailleurs qu’une petite portion du nombre de touristes que nous avions l’habitude d’accueillir en fin d’année avant la pandémie. Mais notre réel objectif est celui de 625 000 arrivées d’ici juin 2022.
La sortie d’Air Mauritius de l’administration s’annonce comme une bouffée d’air frais dans ce contexte. Nous travaillons déjà en étroite collaboration avec l’équipe marketing de MK.
L’objectif du gouvernement est d’atteindre 650 000 touristes à la fin de cette année financière. Comment se passe la campagne de marketing ? Et la campagne de digitalisation ?
Nous avons travaillé d’arrache-pied ces derniers mois avec le concours des techniciens marketing du privé, afin de “vendre” la destination du mieux possible à l’international, autant au niveau des Tour Opérateurs de nos marchés traditionnels que des compagnies aériennes et de tous nos partenaires, mais aussi en ligne. Je vous rappelle que traditionnellement, plus de 70% de nos arrivées touristiques proviennent de TO.
La campagne de digitalisation est maintenant achevée, et les nouveaux outils technologiques dont nous disposons nous permettent non seulement de mieux promouvoir la destination en ligne et sur les réseaux sociaux à travers de notre nouveau site vitrine MauritiusNow.com ou notre application mobile MyMauritius ou notre Newsletter électronique hebdomadaire adressé à nos partenaires locaux et internationaux, entre autres, mais aussi de proposer aux opérateurs privés des chiffres et statistiques précis qui leur permettent de prendre des décisions stratégiques éclairées à court et à long terme.
Dans ce monde post-Covid, la priorité des voyageurs est la sécurité sanitaire. Maurice dispose d’un avantage non-négligeable sur ses concurrents directs à ce niveau, ayant été relativement épargnée par le virus grâce à une réponse rapide et efficace de la part du gouvernement. Nous faisons tout notre possible pour partager un maximum d’informations à ce propos, soit directement en ligne aux visiteurs potentiels, soit à nos partenaires internationaux et aux TO. Nous misons aussi sur les salons touristiques internationaux à venir.
Où seront et sont injectés le budget de Rs 420 M alloués à la MTPA ?
Le budget de la MTPA sera principalement alloué aux différentes campagnes de marketing et de promotion internationales visant à valoriser la destination. Comme je l’ai indiqué précédemment, nous fournissons énormément d’efforts à ce niveau, autant pour préparer la réouverture que pour la suite. Nous avons également prévu un budget pour le rebranding de la destination, l’exercice de sélection d’un consultant est d’ailleurs en cours en ce moment même.
