L’Inde a annoncé jeudi qu’elle exigerait des licences pour l’importation d’ordinateurs portables, de tablettes et d’ordinateurs personnels, une mesure qui pourrait nuire gravement à des entreprises telles qu’Apple, Dell et Samsung et les pousser à accroître leur production nationale.
La nouvelle loi exige une licence spécifique pour ces produits, similaire aux limites fixées par l’Inde en 2020 pour l’importation de téléviseurs, bien que la réglementation indienne actuelle permette aux entreprises d’importer librement des ordinateurs portables.
Les dirigeants de l’industrie ont affirmé qu’un système de licence entraînerait des temps d’attente prolongés au début de la saison des vacances en Inde, lorsque les ventes augmentent généralement.
Le gouvernement n’a pas justifié sa décision dans sa notification, mais l’administration du Premier ministre Narendra Modi préconise la production nationale tout en s’opposant aux importations dans le cadre du programme “Make in India”.
Le marché indien des ordinateurs portables et personnels est estimé par le cabinet d’études Counterpoint à 8 milliards de dollars par an, dont les deux tiers sont importés.
Selon l’économiste Madhavi Arora d’Emkay Global, l’objectif semble être la “substitution de certains biens fortement importés”.
Apple, Dell ou Samsung figurent parmi les principaux fournisseurs d’ordinateurs portables sur le marché indien, avec Acer, LG Electronics, Lenovo et HP Inc.
Selon une source, les commandes d’expéditions seront autorisées sans permis jusqu’au 31 août.
Les fabricants sous contrat tels que Dixon Technologies, dont les actions ont augmenté de plus de 7 % à la suite de cette nouvelle, devraient tirer profit de cette décision.
L’Inde a prolongé le délai accordé aux entreprises pour présenter leurs demandes dans le cadre d’un programme d’incitation de 2 milliards de dollars destiné à attirer les investissements dans la fabrication de matériel informatique.
Ce programme est essentiel pour permettre à l’Inde de dominer la chaîne d’approvisionnement électronique mondiale d’ici à 2026, date à laquelle elle vise une production électronique annuelle de 300 milliards de dollars.
Par le passé, l’Inde a imposé des droits de douane élevés sur des produits tels que les téléphones portables afin de stimuler la production nationale.
Selon une deuxième source gouvernementale, l’initiative du gouvernement vise à accroître la production nationale tout en réduisant les importations en provenance de la Chine, qui émet des réserves en matière de sécurité sur ces produits.
Selon la première source gouvernementale, la limitation permettra à l’Inde d’importer ce type de matériel uniquement auprès de “partenaires de confiance”.
La Chine, avec laquelle les relations de l’Inde se sont détériorées depuis les conflits frontaliers de 2020, expédie la moitié des produits soumis à restriction par l’Inde. En conséquence, l’Inde a pris de nombreuses mesures anti-chinoises pour étouffer les investissements et le commerce en provenance de son voisin.