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Friday, April 26, 2024

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Le Sexisme En France Atteint Des Niveaux “Alarmants” – Rapport

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Le sexisme atteint toujours des niveaux “alarmants” dans toutes les régions de France, selon un rapport qui révèle que la situation s’aggrave, en particulier pour les jeunes femmes.

Le rapport indique que les femmes sont harcelées par de nouveaux moyens tels que la violence en ligne, les agressions verbales sur les médias sociaux et la pornographie au contenu “barbare”.

L’enquête a également révélé un “retour de bâton” masculin dans la société française face au mouvement #MeToo, avec des “raids machistes” sur les médias sociaux visant à “réduire les femmes au silence ou à les discréditer”. Elle a déclaré que les questions de “discrimination, de violence et de harcèlement” prenaient des “proportions alarmantes”.

La Haute Autorité pour l’égalité (HCE), un organisme consultatif, a révélé dans une étude portant sur 2 500 personnes que les comportements sexistes étaient en hausse dans “toutes les sphères”, et que plusieurs hommes considéraient comme acceptables les comportements violents et discriminatoires. Les hommes plus âgés ont souvent des attitudes conservatrices à l’égard des rôles masculins et féminins dans la société, tandis que les hommes plus jeunes ont des attitudes machistes et agressives, selon l’étude.

Parmi les femmes âgées de 18 à 24 ans interrogées, 22% ont déclaré avoir subi “un contrôle psychologique ou une jalousie excessive” de la part d’un partenaire et 15% ont été battues par leur partenaire ou ex-partenaire. Ce chiffre passe à 20 % chez les femmes âgées de 50 à 64 ans.

Plus d’un tiers des femmes françaises interrogées ont déclaré avoir subi des rapports sexuels non consentis. En étudiant les chiffres, le HCE a détecté que 33% des femmes ont déclaré avoir eu des rapports sexuels non consentis mais voulus par leur partenaire, et 12% ont eu des rapports non protégés car leur partenaire insistait, et dans la tranche d’âge des 25-34 ans, ce chiffre est de 18%.

Environ 22% des femmes de la tranche d’âge 18-24 ans ont déclaré avoir subi une agression sexuelle ou un viol.

Le HCE a constaté que, même si les gens étaient conscients de la violence et de la discrimination depuis le mouvement #MeToo “les préjugés et les stéréotypes de genre, les clichés sexistes et le sexisme quotidien étaient encore monnaie courante”.

“Les personnes reconnaissent et déplorent l’existence du sexisme mais ne parviennent pas à le rejeter en pratique, un phénomène particulièrement répandu chez les hommes interrogés. Ce décalage entre la perception, les déclarations et la pratique a des conséquences tangibles en termes de violences symboliques, physiques, sexuelles et économiques”, observe le rapport.

On y lit également : “Du sexisme quotidien, dit “ordinaire”, à ses manifestations les plus violentes, il existe un continuum de violences, les unes faisant le lit des autres”.

Les personnes interrogées parlent d’un manque de confiance pour faire face au sexisme et répondre à “une situation qui s’aggrave avec un nouveau phénomène : la violence en ligne, une virulence accrue sur les réseaux sociaux, la barbarie dans de nombreuses productions de l’industrie pornographique et l’affirmation d’une industrie pornographique masculiniste et antiféministe.”

“En outre, des signes clairs montrent que les droits fondamentaux des femmes, notamment les droits sexuels et reproductifs, sont érodés dans le monde”, ajoute le rapport du HCE.

Un autre sondage indique que 93 % des personnes interrogées affirment que les hommes et les femmes, dans au moins un aspect de leur vie, sont traités différemment, notamment au travail, dans l’espace public, à l’école et dans la famille. Environ 80% des femmes ont déclaré qu’elles étaient moins bien traitées ou avaient l’impression de l’être en raison de leur sexe, tandis que 37% des hommes ont déclaré la même chose.

La situation est “déprimante mais pas surprenante”, a déclaré Fabienne El Khoury, porte-parole du groupe féministe Osez Le Féminisme.

Mme El Khoury a déclaré : “Nous constatons que le sexisme est un problème structurel. Il ne s’agit pas seulement d’une question de discrimination dans les salaires et les pensions ou d’un nombre croissant de féminicides, qui sont la partie visible de l’iceberg, mais de toute une mentalité qui doit changer.”

Et de poursuivre : “La seule façon d’y parvenir est d’introduire une éducation féministe dès le plus jeune âge pour lutter contre les stéréotypes sexistes et s’attaquer à la pornographie violente, misogyne et dégradante pour les femmes, mais qui attire les jeunes garçons de plus en plus jeunes.”

La présidente du HCE, Sylvie Pierre-Brossolette, a déclaré que c’était la première fois qu’une enquête de ce type était réalisée en France.

Mme Pierre-Brossolette a déclaré au quotidien britannique The Guardian : “Nous voulions faire pour le sexisme ce qui a été fait pour le racisme. Il ne suffit pas de protéger les femmes et de punir les hommes. Si nous ne nous attaquons pas aux racines du sexisme quotidien et ne changeons pas les mentalités, nous n’avancerons jamais. Nous ne pouvons pas nous contenter de déplorer la situation, nous devons la changer.”

Les autorités doivent cibler les attitudes masculines “dès le plus jeune âge”, a-t-elle déclaré, et proposer des mesures plus rigides pour lutter contre le sexisme, la violence et le harcèlement en ligne.

Elle a ajouté : “Le sexisme quotidien mène au sexisme violent”.

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