Une délégation mauricienne, dirigée par le Premier ministre, M. Pravind Kumar Jugnauth, participera à la COP26, qui se tiendra du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow, en Écosse. Samedi soir, le Premier ministre quittera le pays. L’événement réunira des gouvernements, des entreprises, des autorités locales et la société civile pour discuter de l’action climatique mondiale. Il y aura un segment de haut niveau avec le Sommet des leaders mondiaux prévu du 01 au 02 novembre pour que les chefs d’État et de gouvernement y participent. La délégation mauricienne participera également aux discussions de haut niveau et à plusieurs événements parallèles.
Lors d’une conférence de presse tenue cet après-midi à Port Louis concernant la participation de la République de Maurice à la 26e session de la Conférence des Parties (COP26) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui se tiendra en Écosse la semaine prochaine, le ministre de l’Environnement, de la Gestion des déchets solides et du Changement climatique, M. Kavydass Ramano, a souligné l’urgence de la crise climatique et a souhaité que des mesures drastiques soient prises pour faire face à la situation.
Concernant la mise à jour des contributions déterminées au niveau national (CDN) du pays, soumise le 5 octobre 2021 au secrétariat de la CCNUCC, M. Ramano s’est attardé sur l’ambition révisée de réduire les émissions de dioxyde de carbone de 40% d’ici 2030. Il a ajouté que quelque 6,5 milliards de dollars US seront nécessaires à cette fin. Alors que le gouvernement et le secteur privé fourniront un financement à hauteur de 2,3 milliards de dollars, des donateurs seront sollicités pour le reste des ressources financières estimées nécessaires, a-t-il expliqué.
S’exprimant sur la nécessité pour les pays développés de respecter leur engagement à limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 C˚, le ministre Ramano a déclaré qu’il était crucial d’agir sur le changement climatique dont les impacts entraînent la perte de vies et de moyens de subsistance, la destruction des infrastructures et l’extinction de la biodiversité.
Le Ministre a souligné qu’il y a déjà des conséquences du changement climatique dans notre République, à savoir : une augmentation de 1,39 C˚ de la température moyenne ; une diminution des précipitations annuelles moyennes de 104 mm sur 70 ans et de 7,7% au cours des dix dernières années ; une élévation du niveau de la mer à un rythme accéléré de 5,6 mm par an pour Maurice et de 9 mm par an pour Rodrigues ; une érosion des lignes côtières allant jusqu’à 20 mètres au cours de la dernière décennie ; et des phénomènes météorologiques extrêmes tels que des crues soudaines.
L’île Maurice est considérée comme très vulnérable au changement climatique
En tant que petit État insulaire en développement (PEID), a rappelé M. Ramano, l’île Maurice est considérée comme très vulnérable au changement climatique et le rapport sur le risque mondial 2021 la classe au 51e rang des pays les plus exposés aux catastrophes. Il a ajouté que l’Académie nationale des sciences des États-Unis d’Amérique a mentionné que la probabilité qu’un cyclone majeur se produise dans le sud de l’océan Indien augmente de 18 % par décennie.
Ainsi, a souligné le ministre, lors de la COP26, Maurice soutiendra les différents appels internationaux visant à promouvoir la résilience et à réduire les émissions, tels que la déclaration d’urgence climatique des Nations unies visant à œuvrer pour la neutralité carbone, le programme mondial (Green Grids Initiative) – One Sun One World One Grid pour un avenir alimenté en énergie propre, et la déclaration des dirigeants de Glasgow sur les forêts et l’utilisation des terres.
En outre, le ministre a évoqué les attentes de son pays pour la COP26. Maurice, a-t-il déclaré, s’alignera sur la position de l’Union africaine, de l’AOSIS et du Groupe des 77 et de la Chine. Elle soutiendra également la finalisation du Rulebook de l’Accord de Paris. Selon M. Ramano, le pays soutiendra un mécanisme juste et équitable pour le marché du carbone, l’accès à un financement prévisible pour les PEID, les pays africains et les pays les moins avancés, et appellera les nations développées à augmenter leur financement climatique pour atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars convenu à Paris, entre autres.
Parmi celles-ci figurent les discussions sur la Coalition pour des infrastructures résilientes aux catastrophes, en collaboration avec l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS) ; le Forum du Commonwealth sur les personnes vulnérables au changement climatique ; les sessions mandatées par la CCNUCC – Protocole de Kyoto et Accord de Paris ; les discussions thématiques sur les finances, l’énergie, l’adaptation, le transport, l’urbanisation, l’autonomisation des jeunes ; et les sessions de travail avec l’AOSIS et la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement.
Maurice participera en outre aux négociations relatives aux marchés du carbone, aux règles de transparence des rapports d’action, aux délais communs pour les engagements de réduction des émissions, à la promotion d’actions climatiques équitables et inclusives, à l’accès aux financements, aux mesures d’atténuation, ainsi qu’au mécanisme de compensation des pertes et dommages.
Des rencontres bilatérales sont également prévues avec des donateurs tels que le Programme des Nations Unies pour le développement, le Programme des Nations Unies pour l’environnement, l’Agence française de développement, le Secrétariat du Commonwealth, le Fonds d’adaptation et le Fonds pour l’environnement mondial. D’autres réunions où la délégation mauricienne sera présente sont le Commonwealth Climate Finance Access Hub, la Powering Past Coal Alliance et la Powering the World Past Coal.
