Le ministre de la santé et du bien-être, le Dr Kailesh Kumar Singh Jagutpal, a officiellement lancé, hier au Caudan Arts Centre de Port Louis, un atelier sur la résistance aux antimicrobiens (AMR). L’atelier, organisé par son ministère en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), vise à développer le plan d’action national sur la résistance antimicrobienne.
La représentante de l’OMS à Maurice, le Dr Anne Marie Ancia, et d’autres personnalités étaient présentes à cette occasion.
Dans son allocution, le ministre Jagutpal a souligné que la résistance aux antimicrobiens est un défi mondial qui représente une menace importante pour la santé publique et le développement dans le monde entier, car elle compromet l’efficacité de médicaments essentiels, tels que les antibiotiques, les antiviraux et les antifongiques, sur lesquels nous comptons depuis des décennies pour traiter les maladies infectieuses. Il a souligné que, si rien n’est fait, la RAM pourrait réduire à néant les progrès de la médecine, augmenter les coûts des soins de santé et, à terme, conduire à une ère post-antibiotique, où même des infections mineures pourraient à nouveau mettre la vie en danger.
Maurice, a souligné le Dr Jagutpal, a toujours été à la pointe de la lutte contre les problèmes de santé publique, et la résistance aux antimicrobiens ne fait pas exception à la règle. Il a déclaré que les participants à l’atelier partageaient la même volonté de prendre des mesures décisives contre la résistance aux antimicrobiens et d’élaborer un plan d’action national solide qui guidera les efforts de chaque partie prenante.
En outre, le ministre de la santé a fait remarquer que la lutte contre la RAM ne concerne pas seulement le secteur de la santé, mais aussi l’agriculture, la médecine vétérinaire, les agences environnementales et les industries pharmaceutiques. Il a donc fait remarquer que le plan d’action national devait être ambitieux, fondé sur des données probantes et adaptable à l’évolution du paysage de la RAM, tout en intégrant l’approche “Une seule santé” qui reconnaît l’interconnexion entre la santé humaine, la santé animale et la santé environnementale.
Le Dr Jagutpal a en outre souligné la nécessité de promouvoir une utilisation responsable et judicieuse des antimicrobiens dans le domaine de la santé humaine et animale, tout en renforçant les mesures de prévention et de contrôle des infections dans les établissements de soins de santé et au-delà. Selon lui, les campagnes d’éducation et de sensibilisation joueront un rôle crucial pour permettre à nos concitoyens et aux professionnels de la santé de comprendre les défis posés par la résistance aux antimicrobiens et d’agir en conséquence.
Le ministre Jagutpal a également souligné que la collaboration avec les dirigeants locaux, les agents de santé communautaires et les éducateurs sera déterminante pour atteindre tous les coins de notre pays et favoriser une culture d’utilisation responsable des antimicrobiens. Le plan d’action national sur la résistance aux antimicrobiens sera un plan directeur pour préserver la santé de notre population et assurer un avenir plus sain aux générations à venir, a-t-il ajouté.
Pour sa part, Mme Ancia a indiqué que la résistance aux antimicrobiens figurait parmi les dix principales menaces mondiales et qu’elle était renforcée par l’utilisation abusive des antibiotiques. Elle a admis que le public manque de connaissances en ce qui concerne la résistance aux antimicrobiens. La représentante de l’OMS a également insisté sur la nécessité de changer notre approche des antibiotiques.
