Les frontières mauriciennes seront rouvertes aux touristes le 15 juillet prochain. Une première phase qui s’étendra jusqu’au 30 septembre où l’accès sera strictement ouvert aux touristes vaccinés, qui devront également produire un test PCR négatif daté de moins de 72 heures à leur arrivée, le 7ème jour et le 14ème jour de leur séjour en tant que touristes de villégiature. Pour cet hébergement, le gouvernement publiera une liste d’hôtels autorisés à partir du 20 juin sur le site www.mauritiusnow.com. Dans un second temps, c’est-à-dire à partir du 1er octobre, l’accès sera donné sans contrainte de quarantaine aux visiteurs vaccinés qui devront néanmoins présenter un test PCR négatif daté de moins de 72 heures avant leur enregistrement dans leurs hôtels respectifs.
En ce qui concerne les travailleurs hôteliers et les opérateurs du secteur du tourisme, le “Government Wage Assistance Scheme” sera prolongé jusqu’en septembre prochain. Le gouvernement s’engagera dans des projets d’embellissement de l’île pour en faire une meilleure destination touristique. Le budget de 250 millions de roupies sera consacré à l’embellissement des plages de Mon Choisy, Flic en Flac, Belle Mare et La Prairie, à la restauration du patrimoine et des sites touristiques, à la végétalisation des villes et villages et à la modernisation des infrastructures d’assainissement. Dans cette optique, le gouvernement encouragera le tourisme à long terme et le “Invest Hotel Scheme” sera modifié.
L’ensemble du plan vise à attirer au moins 650 000 touristes sur une période de 12 mois. 420 millions de roupies seront allouées à la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) pour des campagnes de marketing et de promotion, traditionnelles et en ligne, sur les marchés existants et émergents tels que l’Europe, l’Afrique du Sud et la Chine.
Bissoon Mungroo : “Un emprisonnement suivi de vacances guidées !”
“Nous ne pouvons qu’être prévenants face à cette réouverture de la frontière”, affirme le président de l’Association des Hôtels de Charme. Selon lui, l’imposition d’une quarantaine pour les voyageurs dûment vaccinés et testés par le PCR est tout à fait inutile et “ne fera que nourrir le traumatisme du touriste. Son voyage lui coûtera plus cher car, en plus du vaccin et des tests PCR, il devra être un touriste de station pendant 14 jours et le coût de cette imposition est élevé et désagréable en termes d’expérience touristique. Ce sera comme un emprisonnement suivi de vacances guidées !” Le gouvernement aurait également dû se concentrer sur l’expérience des touristes. “Parier sur le touriste à long terme n’est pas judicieux pour le moment. Avant de venir avec une telle mesure, le gouvernement aurait dû mieux calculer”, explique-t-il. La réouverture nécessitera que les hôtels reprennent toutes leurs activités. En calculant le coût des employés par jour et le coût de fonctionnement en général, Bissoon Mungroo déclare : “Nous n’aurons peut-être pas beaucoup de touristes dans cette première phase, mais les hôtels et les opérateurs devront se montrer prêts à reprendre leurs activités, et c’est un coût important que beaucoup ne pourront pas assumer. Et s’ils prennent le risque, la fermeture des moins chanceux sera une éventualité”.
Au sujet de la subvention de 420 millions accordée à la MTPA pour la période financière 2021-2022, Bissoon Mungroo est catégorique. “Ce ne sera pas suffisant pour un véritable marketing intérieur et en ligne et des projets de promotion et d’embellissement. A ce stade et au vu de l’état actuel de l’industrie du tourisme, nous devons travailler sur un rebranding complet pour en faire un pilier de l’économie mauricienne”, atteste-t-il.
L’Association des Hôtels de Charme est en train d’évaluer les risques de cette première phase de réouverture des frontières aux touristes. Le seul point positif que notre interlocuteur trouve dans ce budget pour le secteur du tourisme est l’extension de la GWAS car “la réouverture ne garantit pas la restauration de l’emploi pour tous les opérateurs dans les hôtels, les restaurants, les taxis, les vendeurs, ou les propriétaires de bateaux de plaisance”.
