Les critiques pleuvent de tous parts et la déception se fait entendre par les Associations, même ceux qui ne sont pas directement concernés par la consommation. Les Associations ont, chacun, décortiqué le Budget à leurs niveaux malgré que ce Budget a eu un fort accent sur le social et l’emploi avec la conclusion étant « la déception ». Des points forts ont été avancés.
ACIM- La marche de la déception
L’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM) veut manifester sa déception envers ce Budget 2022/2023 dans les rues de la capitale. Jayen Chellum, secrétaire général de l’ACIM, a qualifié nombreuses des mesures budgétaires de répétitifs lors d’un point de presse ce jeudi 09 juin. Il a rappelé que « conserver les prix, c’est bien, mais ceci reste de l’argent du public pris par le gouvernement ». Il a aussi parlé du mauvais ciblage par le gouvernement pour la sécurité sociale, « cette augmentation aurait pu mieux servir à d’autres plus démunis ». De ce qu’il en est de cette hausse de Rs 100 pour ceux touchant moins de Rs 50,000, Jayen Chellum a livré « Ce Rs 1000 est déduit du fond de la CSG où chaque employé du privé, indifférent de son salaire et même ceux touchant très peu, y contribue. La chose est différente pour les fonctionnaires car c’est le gouvernement qui paie pour leurs parts ». La plus grosse déception de l’ACIM reste le sujet des Produits Pétroliers. « Nous nous attendions à que le prix soit revu à la baisse. Nous avions énuméré toutes les taxes, TVA et excise duty qu’ils amassent sur le litre de carburant et qu’ils auraient pu enlever. C’est triste de constater que de 2015-2020, les prix ont été relativement bas mais il n’y a pas eu de réduction du prix des carburants, mais au contraire, des taxes ont été rajoutés », a-t-il dit. Une date avait déjà été calé pour la prochaine manifestation, il s’agissait du samedi 18 juin, une date déjà autorisée par la police. Mais, avec les anomalies détectées lors du Budget, l’ACIM ne peut pas confirmer à ce stade, « ce ne sera peut-être pas le samedi 18 juin, même si l’autorisation de la police a déjà été obtenue pour ce jour avant même le Budget. Nous devons se concerter pour revoir notre approche de dénonciation. Une autre date sera annoncée très vite », a-t-il annoncé. Il a toutefois mis un tacle au Ministre des Finances jugeant sa stratégie « d’intenter une mise en hibernation de la matière grise du pays ! »
PGM- Rs 1000 de pension insuffisante et inégale
Selon les calculs du Pensioners Grievance Mouvement, la Basic Retirement Pension (BRP), la hausse minimale aurait dû être entre Rs 1700 et Rs 2000. Ce calcul a été basé sur les hausses accumulées au fil des trois dernières années des nécessités de base et le prix des médicaments. Vivek Pursun, Président de ce mouvement, a attiré l’attention sur « les pensionnés n’ont pas touché la compensation salariale durant les trois dernières années et ni l’avance de Rs 1 000 que les fonctionnaires ont bénéficié avec le dernier rapport de la PRB. Ainsi, ce Rs 1000 pour ceux de moins de 60 ans n’est pas égalitaire ! ». Il a aussi lancé une interrogation sur le calcul des Rs 2000 aux plus de 65 ans, démarche que la PGM juge de divisionnaire !
ReA- Tout sauf for the people!
En conférence de presse ce mardi, Ashok Subron a fait comprendre que la mesure 172 du Budget pénalisera le Mauricien de s’acheter des terres à un prix juste. Cette mesure se lit comme suit : « Holders of Residence Permits will be given the opportunity, upon applications, to acquire a residential property of a minimum USD 350 000 outside the existing schemes, subject to a 10% contribution made to the Solidarity Fund ». Ashok Subron a expliqué que “le prix des terres augmentera considérablement et le Mauricien sera pénalisé alors que l’étranger sera favorisé dans l’achat. Je suis étonné qu’il n’y ait pas plus de réaction sur le fait que Padayachy est en train de mettre le pays en vente. Parlant de la politique de Food Security, il a estimé que le Ministre des Finances a mis de la poudre aux yeux des Mauriciens. Il a fait appel aux Mauriciens de prendre position contre cette mesure, qui est à l’encontre de toute politique de Food Security. Il aussi jugé que ce Budget laisse la voie aux capitalistes de s’enrichir sur le Green Energy ! Stephan Gua a lui dénoncé que ce Budget n’est définitivement pas en faveur de la population, qui est victime de la flambée des prix. Michel Chiffone a, quant à lui, été catégorique dans ses propos. « Ce budget n’est pas For the People mais For Business » et il a reproché au Ministre des Finances d’avoir fait abstraction des sujets de la Securité Alimentaire et l’Energie. L’économiste, Kugan Parapen a, pour sa part, émis une interrogation sur le calcul de 8.5% du taux de l’inflation mais aussi sur la source de cet argent nécessaire pour financer les mesures annoncées.
CITU- Partiellement satisfait
Le Congress of Independent Trade Union n’est pas satisfait à 100 %. Si l’Union salue la démarche de l’augmentation des pensions et les autres méthodes de soulagement, le Président de la FPBOU, Deepak Benydin déplore que dans un tel contexte, « le gouvernement aurait dû retirer les impôts, tels que le Covid Fund et baisser le prix des carburants au lieu d’investir dans les voitures électriques ». Il a aussi parlé d’un Solidarity Fund qui aurait pu être institué et financé par les parlementaires pour les plus démunis. Les autres membres se sont interrogés sur la répercussion de ces soulagements dans le futur. Le représentant de la Government Services Employees Association (GSEA), Iqbal Amiran a évoqué, pour sa part, le problème persistant du manque de personnel dans les hôpitaux en contraste avec les projets de constructions des nouveaux centres médicaux. Raffick Bahadoor, de la Taxi Operators Union, s’est vivement opposé aux projets de digitalisation des services de Taxi dans le pays, soit la réservation en ligne. Il estime que « ce développement va créer des conflits ». Il exige une rencontre avec les autorités du Transport.
USM- « un Budget à court terme »
C’est ainsi que le Budget a été qualifié par l’Union Sociale Mauricien (USM) et Think Mauritius. Jeewan Bismohun de l’USM estime que ce Budget ne sera pas « soutenable pour l’avenir et les mesures ne sont pas de taille pour contrer l’inflation »
Union des Artistes – Demande d’une aide financière
Le ministère des Arts et de la Culture aura une nouvelle décision à prendre sur le sort des artistes mauriciens. Après une rencontre avec l’Union des Artistes en ce jeudi 09 juin, il en ressort que les mesures budgétaires n’aideront pas les artistes en général à s’en sortir, surtout après les deux années creuses causés par la pandémie. La Présidente, Joelle Coret a fait la demande au Ministre d’avoir un fonds pour les artistes en difficulté. Elle fait état que le Ministre des Arts et de la Culture lui a fait part de se pencher sur la question.
