L’agence de notation américaine Fitch a abaissé la note de crédit souveraine de la France et a mis en garde contre les dommages économiques qui pourraient résulter de l’opposition de l’opinion publique à la récente réforme des retraites.
L’agence a abaissé la note de “AA” à “AA-“, avec une perspective stable. En raison de cet abaissement, la France est désormais considérée comme un investissement plus risqué, ce qui pourrait entraîner une augmentation des coûts d’emprunt.
“Fitch estime que les pressions sociales et politiques illustrées par les manifestations contre la réforme des retraites compliqueront l’assainissement budgétaire”, a déclaré l’agence de notation. Elle poursuit en disant que le choix du gouvernement de faire passer la réforme des retraites sans l’approbation du parlement “renforcera probablement encore les forces radicales et anti-establishment”.
“L’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents) constituent un risque pour le programme de réformes de Macron et pourraient créer des pressions en faveur d’une politique budgétaire plus expansionniste ou d’un renversement des réformes précédentes”, indique le rapport de Fitch.
Malgré des mois de protestations généralisées et d’opposition au parlement, le président français Emmanuel Macron a signé l’impopulaire réforme des retraites à la mi-avril. En conséquence, l’âge de la retraite est passé de 62 à 64 ans.
L’opposition politique et les syndicats ont promis de continuer à s’opposer à la mesure après son entrée en vigueur. Les analystes ont averti qu’étant donné la colère du public, le parti du président pourrait avoir du mal à mettre en œuvre d’autres réformes parce qu’il n’a pas de majorité parlementaire.
Toutefois, malgré les mises en garde de Fitch, le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, a promis que Paris poursuivrait les réformes structurelles. “Nous sommes capables de mettre en œuvre des réformes structurelles et nous continuerons à mettre en œuvre des réformes structurelles pour le pays”, a déclaré M. Le Maire à l’AFP samedi. Le ministre s’est engagé à accélérer le désendettement du pays, à assainir les finances publiques, à réduire les déficits et à accélérer la réduction des dépenses publiques.
