«Si pa gagn kas la pou ena sirpriz kot twa dan lakaz». C’est ce qu’a déclaré le sergent Nasruddin Shah Moss, 39 ans, affecté à la Special Supporting Unit (SSU) n° 1, à un entrepreneur de 31 ans, habitant Cottage dans l’après-midi du jeudi 25 janvier en exigeant une somme de 70 000 roupies pour ne pas être arrêté. Il a fait croire à l’entrepreneur qu’un Assistant Surintendant de Police (ASP) nouvellement promu et responsable d’une unité de choc avait reçu des informations selon lesquelles il était impliqué dans un trafic de drogue. Le vendredi matin du 26 janvier, ce sergent, qui s’était présenté comme le sergent Goodur, a été arrêté alors qu’il venait récupérer l’argent en compagnie de son complice. Ce dernier a avoué le crime et a incriminé le sergent Moss.
Il était un peu moins de 18 heures, le jeudi 25 janvier en début de soirée. Cet entrepreneur de Cottage était à son domicile où une cérémonie religieuse avait eu lieu à la suite du décès de son père. Un de ses amis l’avait appelé parce qu’un sergent de police et une autre personne voulaient le rencontrer. Il dit être allé à la rencontre du sergent, qui s’est introduit comme étant le sergent Goodur. Au même moment, il a retiré son « Warrant Card » (mandat d’arrêt). L’entrepreneur dit avoir accompagné le sergent jusqu’à sa voiture, une Toyota blanche.
Il dit avoir pris place à bord du véhicule. Un individu portant un blouson de la police de couleur bleu et blanc avec un logo MPF sur le côté gauche était assis sur le siège arrière. Ce sergent a allégué qu’il était impliqué dans des activités illégales, voire la consommation de la drogue à mon domicile. Il a nié cette accusation. Selon le sergent, cette information a été obtenue par une équipe de la police dirigée par un Assistant Surintendant de Police (ASP), avec lequel il travaille.
Ce sergent lui a demandé Rs 70 000. La somme de Rs 50 000 ira à cet ASP, Rs 10 000 pour lui-même et l’autre Rs 10 000 pour l’autre policier, qui est en sa compagnie. Il a fait comprendre à ce sergent de police qu’il n’a pas cette somme d’argent en sa possession. Le sergent lui a alors déclaré qu’il viendra le lendemain matin à 10 heures, soit le vendredi 26 janvier. Avant de partir le sergent devait ajouter, « Si pa gagn kas la pou ena sirpriz kot twa dan lakaz ».
L’entrepreneur a immédiatement pris contact avec le personnel du Field Intelligence Office (FIO) de la division Nord et l’a mis au courant de la situation. Il a reçu l’assurance que les mesures nécessaires seraient prises. Le matin du vendredi 26 janvier à 10h30, le sergent de police est arrivé au point de rendez-vous à bord de sa Toyota blanche pour récupérer la somme de Rs 70 000. Alors qu’il était en conversation avec lui, les hommes du FIO ont débarqué et ont procédé à l’arrestation de ce sergent et l’homme qui l’accompagnait depuis la veille.
Le sergent les a identifiés comme étant Nasruddin Shah Moos de Notre Dame et Bhavish Cathan, alias Lovish, 25 ans un Sans Domicile Fixe (SDF), dont la dernière adresse est Route Royale, Grand Baie. Ils ont été conduits au bureau de la Criminal Investigation Division (CID) de Piton pour y être interrogés. Le sergent Nasruddin Moos a nié l’accusation formulée contre lui et a retenu le service de Me Assad Rujub. Bhavish Cathan a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il a incriminé le sergent Moos comme étant son complice.
Le sergent Moos compte dix-huit ans de service au sein de la force policière. Il est affecté à la SSU depuis 2021. Bhavish Cathan est connu des services de police. Il était recherché par des policiers du poste de police de Grand Bois pour avoir enfreint les conditions de sa remise en liberté sous caution du tribunal de Souillac. Il devait se présenter tous les jours à ce poste de police. Il était aussi recherché par la CID de Grand Baie pour une affaire de vol de voiture et également, par la CID de Terre Rouge pour une série de vols.
Les deux suspects ont été traduits devant la Bail and Remand Court (BRC) ce samedi 27 janvier. Par la suite, ils ont été reconduits en cellule policière. Ils comparaîtront à nouveau devant le tribunal de Pamplemousses le lundi 29 janvier.