Richard Sharp, président de la BBC, a démissionné après avoir enfreint les règles concernant ses interactions avec l’ancien premier ministre britannique Boris Johnson avant sa propre nomination.
Selon un rapport, M. Sharp a créé un conflit d’intérêts en ne déclarant pas complètement sa connaissance des finances personnelles de l’ancien premier ministre. Lorsqu’il est apparu qu’il avait tenté d’organiser une réunion gouvernementale de haut niveau pour un homme d’affaires offrant une aide financière à Boris Johnson, son poste a fait l’objet d’un examen minutieux.
Sharp a justifié ses actes en déclarant qu’il ne voulait pas causer de troubles.
Après des mois de rumeurs concernant la position de Sharp et un conflit sur l’indépendance de la BBC, une étude accablante menée par l’avocat Adam Heppinstall a été publiée vendredi.
L’enquête a débuté à la suite de révélations du Sunday Times, un journal britannique, selon lesquelles M. Sharp, un ami proche de M. Johnson, était impliqué dans les finances personnelles du premier ministre, alors même qu’il était en lice pour un poste élevé à la BBC.
Après avoir lu des articles de presse indiquant que le Premier ministre rencontrait des difficultés financières, M. Sharp a tenté, au cours du second semestre 2020, d’organiser une réunion entre le secrétaire du cabinet Simon Case et Sam Blyth, un cousin éloigné de M. Johnson qui avait offert son aide pour aider le Premier ministre sur le plan financier.
Lorsqu’il a approché Case, l’ancien banquier d’affaires et partisan du Parti conservateur avait déjà soumis une candidature pour le poste principal de la BBC et a été embauché quelques mois plus tard.
Conclusions du rapport
Selon le rapport, M. Sharp n’a pas divulgué deux conflits d’intérêts potentiels : premièrement, en disant à M. Johnson qu’il voulait poser sa candidature au poste de la BBC avant de le faire ; deuxièmement, en disant au Premier ministre qu’il avait l’intention d’organiser une réunion entre M. Case, le plus haut fonctionnaire du pays, et M. Blyth.
Le rapport note que si Sharp a exprimé ses regrets pour la seconde conclusion, qu’il a qualifiée d'”inadvertante et non matérielle”, il n’est pas d’accord avec la première.
Selon l’enquête, “il existe un risque de perception que M. Sharp a été recommandé pour une nomination” parce qu’il a tenté d’aider le premier ministre à résoudre une difficulté financière personnelle, “et/ou qu’il a influencé l’ancien premier ministre à le recommander en l’informant de sa candidature avant qu’il ne la soumette”.
Bien que la réunion entre Case et Blyth ait été reportée, le rapport conclut que son implication dans les finances personnelles de Johnson était “très limitée”, mais qu’elle aurait dû être divulguée.
Rishi Sunak sur le rapport
Le rapport d’enquête sur Sharp n’a pas été vu par le Premier ministre Rishi Sunak, et il n’a pas promis qu’une personne apolitique prendrait la place de Sharp.
Sunak a ajouté : “Il y a un processus de nomination qui se déroule pour ces nominations. Je ne vais pas en préjuger”.