Les 11,9 millions d’enregistrements des “Pandora Papers” proviennent de 14 sociétés de services offshore différentes et se présentent sous la forme d’un enchevêtrement de fichiers et de formats, voire d’encre sur papier, ce qui représente un défi considérable en matière de gestion des données. Ils exposent les secrets offshores des élites fortunées de plus de 200 pays et territoires. Parmi eux figurent plus de 330 hommes politiques et 130 milliardaires selon Forbes, ainsi que des célébrités, des fraudeurs, des trafiquants de drogue, des membres de la famille royale et des dirigeants de groupes religieux du monde entier. Ce sont des personnes qui utilisent les paradis fiscaux et le secret pour acheter des biens et cacher des actifs ; beaucoup d’entre elles évitent les impôts et pire encore.
Le Consortium international des journalistes d’investigation a passé plus d’un an à structurer, rechercher et analyser les plus de 11,9 millions d’enregistrements contenus dans la fuite des Pandora Papers. Cette tâche a nécessité trois éléments principaux : les journalistes, la technologie et le temps.
Cette nouvelle enquête sur les paradis fiscaux les plus célèbres du monde. Une collaboration journalistique d’une ampleur sans précédent, qui a rassemblé 617 journalistes et permis d’identifier plus de 29 000 bénéficiaires de sociétés offshore.
Un geste, même le plus anodin, peut parfois faire entrer un nom dans la mémoire collective. Pandore, par exemple, doit sa notoriété au simple fait d’avoir ouvert une boîte, laissant s’échapper au passage tous les maux de la terre. En 2021, l’histoire se répète. Une nouvelle “boîte” vient d’être ouverte. Et elle risque de provoquer quelques remous.
L’enquête repose sur une fuite de dossiers confidentiels de 14 prestataires de services offshore qui fournissent des services professionnels à de riches particuliers et sociétés cherchant à constituer des sociétés fictives, des trusts, des fondations et d’autres entités dans des juridictions à fiscalité faible ou nulle. Ces entités permettent à leurs propriétaires de dissimuler leur identité au public et parfois aux autorités de réglementation. Souvent, les prestataires les aident à ouvrir des comptes bancaires dans des pays où la réglementation financière est légère.
Les dossiers contiennent une quantité sans précédent d’informations sur les “bénéficiaires effectifs” d’entités enregistrées dans les îles Vierges britanniques, aux Seychelles, à Hong Kong, au Belize, au Panama, dans le Dakota du Sud et dans d’autres juridictions à secret. Ils contiennent également des informations sur les actionnaires, les administrateurs et les dirigeants. Outre les riches, les célèbres et les infâmes, les personnes exposées par la fuite comprennent des personnes qui ne représentent pas un intérêt public et qui n’apparaissent pas dans nos rapports, comme des propriétaires de petites entreprises, des médecins et d’autres personnes, généralement aisées, loin des projecteurs du public.
