Le monde est à genoux face à la pandémie de Covid-19. Aussi connu sous le nom de coronavirus, c’est une pandémie mondiale causée par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2). Le nouveau virus a été identifié pour la première fois à Wuhan, en Chine, en décembre 2019; un confinement total à Wuhan et dans les autres villes de la province du Hubei n’a pas réussi à contenir l’épidémie. Il s’est répandu dans d’autres parties de la Chine et dans le monde entier. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020 et une pandémie le 11 mars 2020. Depuis 2021, des variants du virus sont apparus et sont devenus dominants dans de nombreux pays, notamment les variants Delta, Alpha et Beta étant les plus virulents. Au 7 septembre 2021, plus de 221 millions de cas et 4,57 millions de décès avaient été confirmés, ce qui en fait l’une des pandémies les plus meurtrières de l’histoire.
Maurice n’a pas été épargné par la pandémie de Covid-19. Pour rappel, Maurice a été l’un des rares pays au monde à être considéré comme « sans Covid » grâce aux mesures sanitaires strictes mises en place par le gouvernement lors de la première vague. Mais en janvier de cette année, le virus a refait surface et depuis lors, la situation sanitaire est devenue alarmante. Malgré les protocoles sanitaires mis en place et la campagne de vaccination rapide de la population, le virus se propage rapidement dans la société. Avec plus d’une centaine de cas par jour et les nombreux décès attribués au Covid-19, on connaît en effet une reprise épidémique importante dans le pays. La question qui se pose est la suivante: La population s’inquiète-t-elle de la reprise épidémique ? Nous avons pu recueillir les témoignages de quelques personnes à travers de l’île travaillant dans différents secteurs qui voulaient rester anonymes.
Les autobus ne sont pas désinfectés après chaque voyage
L.A., un jeune diplômé, qui travaille dans le secteur semi-gouvernemental, nous a fait comprendre que la situation dû à la Covid-19 n’est pas inquiétante en soi. Pour lui, si tout le monde respecte les mesures sanitaires telles que le port du masque correctement, la distanciation sociale et le lavage régulier des mains, le virus ne nous infectera pas. Ce qui l’inquiète, c’est l’attitude des personnes qui ne prennent pas leurs responsabilités aussi bien que les décisions irrationnelles prises par les autorités comme les déplacements en bus sans distanciation sociale contenant beaucoup de gens dans un espace très restreint. Il a également souligné que les autobus ne sont pas désinfectés après chaque voyage.
De son côté, O.H, une jeune femme, qui ne peut pas se faire vacciner pour des raisons médicales et qui travaille directement avec le public, a exprimé son inquiétude. Selon elle, si l’on s’en remet aux informations rendues publiques, le virus est déjà présent partout et cette situation est inquiétante. Cependant, nous devons apprendre à vivre avec en prenant toutes les précautions nécessaires et en évitant de sortir inutilement.
En ce qui concerne D.P.A., une femme travaillant dans le secteur des télécommunications, elle a déclaré qu’il est vrai que la situation pandémique à Maurice comme partout dans le monde est alarmante. Mais personnellement, cela ne l’inquiète pas à ce point car les précautions sanitaires et la campagne de vaccination mise en place par le gouvernement contribuent à protéger la population, que ce soit au travail ou à l’extérieur. Quand à ceux qui sont infectés par Covid-19; c’est de leur faute. Ils ne se soumettent pas aux mesures sanitaires proposées par le gouvernement.
A.C, une jeune diplômée, qui se retrouve au chômage à cause de la situation Covid, reste dans la balance. « Mi Fig, Mi Raisin; je ne sais pas s’il faut craindre une reprise de l’épidémie. On dit tout le temps que nous devons apprendre à vivre avec parce que nous n’avons pas d’autre choix que d’accepter la triste réalité. Heureusement, l’apparition du vaccin contribue à freiner cette pandémie. D’un point de vue économique, cependant, nous nous demandons si les prix ne vont pas remonter et qu’en est-il du marché du travail ? Quoi qu’il arrive, il vous suffit de garder la tête au-dessus de l’eau. »
Pour O.H, un homme considéré comme étant a risque, il n’est pas rassuré par la situation à Maurice. Nous ne savons pas où se trouve le virus, nous ne savons pas qui infecte qui. Une grande majorité de la population ne prête plus attention aux protocoles sanitaires mis en place par le Comité de haut niveau Covid-19. Même dans les hôpitaux, la distanciation sociale n’est pas là. Les salles d’attente sont pleines de patients et personne n’assure le bon fonctionnement et la mise en œuvre du protocole sanitaire, en particulier dans le secteur de la santé.
Vansh, un homme travaillant dans le secteur de l’import-export, ne se sent pas concerné par la situation actuelle. Il ne s’inquiète pas de la reprise épidémique car tous les protocoles sanitaires sont respectés sur son lieu de travail et dans l’entreprise, pour laquelle il travaille, a adopté la « stratégie du travail à domicile » pour lutter et stopper la prolifération du Covid-19 à Maurice.
« Maurice est désormais en alerte rouge pour la situation de la Covid-19 », explique Taruna, une jeune femme travaillant dans le secteur de la construction. Le coût élevé de la vie en termes de nourriture, de factures mensuelles, de coût de construction et bien plus encore. Comment une personne à faible revenus survivra-t-elle? Les prix touchent le ciel; dans la construction, les prix ont doublé, voire plus. Tubes carrés, acier, ciment, etc… Certains ont préféré arrêter la construction de leurs maisons et économiser pour pouvoir répondre à leurs besoins quotidiens. La Covid-19 nous a appris une chose à coup sûr ; rien n’est permanent et le changement est constant. Nos priorités ont changé depuis.
Les performances des élèves ont chuté
Travaillant dans le secteur de l’éducation, H. S. T, enseignant dans un collège public, parle de la rentrée partielle (2/3 jours) qui a été un véritable casse-tête… personne n’était prêt pour cette nouvelle année scolaire en pleine pandémie. Mais heureusement avec les protocoles sanitaires mis en place au niveau de l’école ; nous avons pu opérer en toute sécurité à l’intérieur de l’école. Mais ce n’est pas le cas à l’extérieur car les étudiants sont imprudents à l’arrêt de bus ou même lorsqu’ils se réunissent avec des amis. Donc, même si le virus ne se propage pas à l’école; ce n’est plus le cas après les heures de bureau. De plus, comme les élèves ne sont à l’école que 2 ou 3 fois par jour et qu’ils n’ont pas de soutien pour les autres jours afin de s’assurer que le travail se poursuit à la maison, les performances des élèves ont chuté. Il convient également de noter que compléter le programme scolaire tout en s’assurant d’avoir compléter 2 évaluations de fin de trimestre était certainement impossible à accomplir. C’est la raison pour laquelle la plupart des enseignants sont en retard sur le programme… et même si l’enseignement est dispensé, l’apprentissage ne l’est pas. Les cours en ligne dispensé 5 fois par semaine de l’année dernière étaient beaucoup plus efficaces.
David, avec plus de trente ans d’expérience dans le domaine financier, est rassuré malgré la grave reprise épidémique présente dans le pays. Étant déjà vacciné contre la Covid-19, il a le luxe de travailler à domicile. Donc, il ne s’inquiète pas de la situation actuelle car il passe ses journées à travailler tranquillement à la maison loin de tout danger.
T. H, une jeune diplômée, qui travaille dans l’enseignement supérieur, n’est pas rassurée par la situation critique à Maurice. Selon elle, les autorités ne sont pas transparentes sur la situation de la Covid-19. Il y a une confusion quant à la présence des variants de la Covid-19 circulant dans la population. Les autorités disent que ce n’est qu’une souche tandis que d’autres médecins parlent d’un nouveau variant plus virulent. La réouverture complète est-elle une bonne idée ? L’arrivée de touristes entièrement vaccinés sera exemptée de quarantaine. Être complètement vacciné ne signifie pas qu’ils ne seront pas porteurs du virus. Avec les tests PCR, le virus est certes détectable mais il y a aussi eu des faux négatifs dans le passé, ce qui n’est pas rassurant surtout avec les variants qui sont présents partout dans le monde. Avec la hausse des prix pour un maigre salaire, le manque d’emploi pour les jeunes diplômés, qui sont souvent pris sous contrat et sous-payés, rien ne va bien.
