Trois appels contre Emtel Ltd ont été couronnés de succès hier. La Cour suprême, division d’appel, a annulé le verdict initial d’Emtel Ltd contre Mauritius Telecom, Cellplus et ICTA.
Emtel avait poursuivi et gagné contre les 3 appelants et le Ministère des Télécommunications en réclamant des dommages et intérêts pour le préjudice subi suite à leurs actes délictueux et omissions.
Le procès s’est déroulé en mai et juin 2016. Dans un jugement rendu le 9 août 2017, le tribunal de première instance a déclaré les appelants responsables et les a condamnés à payer conjointement et in solido à Emtel 3 la somme de Rs 554 139 900 avec les intérêts et les frais.
Mais en appel, c’est une autre histoire. Le fait qu’Emtel ait poursuivi l’autorité des télécommunications (TA) de l’époque en 2016 est la clé de sa défaite. Selon le juge en chef, Asraf Caunhye, l’action civile délictuelle, telle qu’elle a été formulée, ne pouvait pas être engagée contre l’ICTA puisque, pour les raisons données, aucune action de ce type ne pouvait, ab initio, être engagée contre la TA. L’AT n’était pas une personne morale et ne possédait pas les attributs requis d’une “personnalité juridique” pouvant être poursuivie dans le cadre d’une action civile délictuelle. Toute action en responsabilité civile délictuelle concernant les actes ou omissions de l’AT à l’époque des faits n’aurait pu être engagée qu’en vertu de la loi sur le contentieux de l’État, en vertu de laquelle l’État peut être poursuivi et tenu pour responsable de la “faute”, le cas échéant, de ses “préposés” et/ou agents. L’AT n’a pas été constitué en tant que “corporation statutaire” et n’a pas été doté, dans la loi de 1988, d’une personnalité juridique qui pourrait le rendre responsable en tant que partie de plein droit dans une action civile délictuelle.
