La communauté catholique à Agaléga, qui fait partie du diocèse de Port-Louis, a célébré le jeudi 8 septembre dernier les 125 ans de présence de l’Eglise dans l’île. C’est la première fois que les fidèles commémorent l’arrivée des premiers missionnaires chez eux. Il s’agit d’un événement majeur dans l’île, empreint d’émotions fortes. Malgré les visites espacées des prêtres dans l’archipel à cause de contraintes de transport entre Maurice et Agaléga, les Agaléens ont su maintenir leur foi vivante.
Toutefois pour les principales fêtes figurant au calendrier liturgique, comme par exemple pour la célébration de la Pâques et de la Noel, un prêtre y est présent. Et durant son séjour celui-ci en profite pour célébrer des mariages, des baptêmes, des premières communions et confirmations et pour animer des sessions de formations.
Pour cet anniversaire, les Agaléens ont été heureux de la présence du Père Michel Moura qui connait bien l’archipel pour y avoir exercé comme fonctionnaire pendant quelques années avant son entrée au séminaire.
La messe célébrée par le Père Michel Moura et la bénédiction d’une nouvelle Croix Missionnaire ont été les deux temps forts de cet événement. Les habitants ont reçu en souvenir ce jour-là un signet sur lequel figure la première croix installée en 1897 par le Père Malaval (le premier missionnaire dans l’île) ainsi qu’une prière composée par le noyau pastoral pour continuer le chemin.
Le thème de cet anniversaire résume fort bien la continuité de cette mission : “Avek nou bann Zanset, dan limilite ek lazwa, ansam anou kontign nou mision batize dan lafwa ».
L’Église à Agaléga
Situées à 928 km au nord de l’île Maurice, les deux îles qui forment le territoire d’Agaléga sont séparées par un haut fond praticable à gué à marée basse : l’île du Nord et l’île du Sud. Une barque les relie. Chacune des deux îles possède son lieu de culte : la chapelle du Sacré-Cœur à Vingt-Cinq sur l’île du Nord et sur l’île du Sud, à Sainte-Rita, la chapelle Sainte-Rita. Le nom de ce lieu fut donné, en 1933, par Mgr James Leen c.s.sp. lors d’une visite pastorale dans l’île, en l’honneur de la fille de Volcy Monnier, l’administrateur de l’époque. Il fut le premier évêque de Port-Louis à fouler le sol de ces deux îles qui font partie du diocèse de Port-Louis.
Dès 1835, l’épouse du propriétaire d’alors, Mme Barbé, avait demandé l’envoi d’un prêtre à Agaléga. Ce n’est qu’en 1897 que le premier missionnaire, le père Victor Malaval s.j. (1850-1931) débarqua sur l’île du Sud. C’était dans l’après[1]midi du 20 août. Une chapelle fut improvisée avec tous les éléments nécessaires à la célébration de la messe. Il séjourna 25 jours sur l’île. Il ne s’y retourna que 5 ans plus tard. Au cours de ses séjours, il catéchisait, baptisait, bénissait les unions conjugales, confessait, faisait communier pour la première fois enfants et adultes et administrait le sacrement de confirmation.
Autrefois, dans l’attente de la visite du prêtre, c’était l’administrateur qui ondoyait les nouveau-nés. Ceux-ci recevaient ensuite le complément des rites de baptême lors du passage d’un prêtre. Lors de ses visites, le prêtre ne procédait aux actes de culte que l’après-midi, après l’école pour les enfants et le soir, après le travail pour les adultes. C’était l’administrateur qui mariait civilement les couples. Aujourd’hui, ce sont les employés de la station météorologique qui agissent comme officiers d’état civil.
Le 18 juin 2004, à l’occasion du 75e anniversaire de l’église du Sacré-Cœur, Mgr Piat, accompagné de l’abbé Jean-Maurice Labour, vicaire général, se rendit à Agaléga pour célébrer cet événement.