Le pape François, opéré du côlon début juillet, raconte avec ironie comment certains cardinaux se sont alors aussitôt réunis dans la perspective d’un conclave pour élire son successeur, dans un entretien avec des jésuites publié mardi.
La blague du pape François lors d’une réunion avec des membres des Jésuites, un ordre religieux catholique, en Slovaquie ce mois-ci a laissé certaines personnes très surprises. L’un des jésuites lui a demandé des nouvelles de sa santé, et le pape François a répondu : “Toujours vivant. Bien que certaines personnes aient voulu me tuer”.
Le pape François a plaisanté en disant que certaines personnes dans l’Église espéraient qu’il ne survivrait pas à sa récente opération du côlon, et a dénoncé les critiques conservatrices véhémentes qui font “le travail du diable” en sapant l’Église catholique romaine.
“Je sais qu’il y a même eu des réunions entre prélats qui pensaient que le pape était dans un état plus grave qu’on ne le disait”, a-t-il ajouté. “Ils préparaient le conclave (pour élire un nouveau pape). Ainsi soit-il. Grâce à Dieu, je vais bien.”
Abordant certains des défis auxquels l’Église est confrontée, François s’en est pris aux traditionalistes, affirmant que “revenir en arrière n’est pas la bonne voie” et qu’il était important d’aller de l’avant.
Il a dénoncé une “grande chaîne de télévision catholique”, qu’il n’a pas nommée, qui, selon lui, l’attaquait constamment.
“Je peux personnellement mériter des attaques et des insultes parce que je suis un pécheur, mais l’Église ne mérite pas cela. C’est l’œuvre du diable”, a-t-il déclaré.
Ces dernières années, François a fait l’objet de critiques de la part d’un nombre restreint mais puissant de conservateurs américains mécontents de ses positions sur diverses questions théologiques ainsi que sur des sujets sociaux allant de l’immigration au changement climatique.
Le pape a admis que les critiques des clercs de l’Église l’agaçaient parfois.
“Je perds parfois patience, surtout quand ils portent des jugements sans entrer dans un véritable dialogue. Je ne peux rien y faire. Cependant, je continue sans entrer dans leur monde d’idées et de fantasmes”, a-t-il déclaré.
Il a mis en garde contre la “rigidité” du clergé et a déclaré que Dieu voulait que la société soit libre.
L’Église catholique enseigne que les tendances homosexuelles ne sont pas un péché mais que les actes homosexuels le sont, mais François s’est montré plus conciliant envers les homosexuels que n’importe quel autre pape. “Nous avons peur d’accompagner les personnes ayant une diversité sexuelle”, aurait-il déclaré selon le magazine, ajoutant que les prêtres devraient offrir leur soutien aux couples homosexuels.
Il a toutefois mis en garde contre la montée de “l’idéologie du genre”. “Elle est dangereuse parce qu’elle est abstraite par rapport à la vie concrète d’une personne, comme si une personne pouvait décider abstraitement à volonté si et quand être un homme ou une femme”, a-t-il déclaré.
