Le Canada et le Danemark ont enfin accepté officiellement de partager la minuscule île inhabitée de Hans. L’île a été le théâtre d’une guerre “amicale” entre les deux nations, que les médias ont surnommée “la guerre du whisky”.
Pourquoi l’a-t-on appelée “guerres du whisky” ?
Depuis 1971, les deux pays se livrent à la “guerre du whisky” pour régler des revendications concurrentes sur l’île de Hans. Les deux nations ont enterré des bouteilles d’alcool de leurs nations respectives sur l’île, d’où le terme “Whiskey Wars”. L’accord conclu mardi assure au Danemark 60 % de l’île, le reste revenant au Canada.
Située dans le canal Kennedy du détroit de Nares, l’île inhabitée se trouve à 1100 kilomètres du pôle Nord.
Comment s’est déroulée la “guerre du whisky” ?
En 1973, les deux pays ont décidé de tracer une frontière à travers le détroit, mais ils ont tous deux reporté l’option de posséder cette île. En 1984, le Canada a revendiqué la propriété de l’île en plantant le drapeau Maple Leaf et en enterrant une bouteille de whisky canadien.
Pour ne pas être en reste, le ministre danois du Groenland a hissé un drapeau danois à la place du drapeau canadien sur l’île et a enterré une bouteille de schnaps danois à sa base. Le ministre a également ajouté une note effrontée disant “Bienvenue sur l’île danoise”, ce qui a marqué le début de la “guerre du whisky”.
La solution
Pendant les 49 années qui ont suivi, de nombreux Canadiens et Danois ont pris part à ce rituel bizarre, ce qui a amené les visiteurs à décrire la zone comme une mer de drapeaux et d’avis en lambeaux. Ce n’est qu’en 2018 que les deux pays ont décidé de créer un groupe de travail conjoint pour résoudre ce différend de longue date.
“Cela envoie un signal clair qu’il est possible de résoudre les différends frontaliers… de manière pragmatique et pacifique, où toutes les parties deviennent gagnantes”, a déclaré le ministre danois des Affaires étrangères Jeppe Kofod après que les deux pays ont décidé de résoudre la question.
La ministre canadienne des affaires étrangères, Mélanie Joly, a abondé dans le même sens en déclarant : “Quand on voit ce qui se passe dans le monde en ce moment”, en référence au conflit en Ukraine, “nous voulions vraiment donner un nouvel élan et renouveler nos énergies pour nous assurer que nous trouverions une solution”.
Les ministres des affaires étrangères des deux pays ont échangé leurs bouteilles de liqueur respectives pour la dernière fois mardi, concluant officiellement ce que la ministre canadienne des affaires étrangères Mélanie Joly a appelé “la plus amicale de toutes les guerres”.
