Le groupe SBM a publié une nouvelle édition de SBM insights®, alors qu’il s’apprête fièrement à élargir et à renforcer son engagement vis-à-vis de ses parties prenantes. Ce bulletin économique ambitionne d’exposer son point de vue actuel et ses prévisions pour l’économie mauricienne, suite aux derniers développements.
L’économie mondiale
Les dernières indications montrent que l’économie mondiale maintient le cap de la reprise. Il n’empêche que certains signes indiquent que la dynamique s’est affaiblie au cours des derniers mois dans un contexte pandémique – notamment en raison de la propagation rapide des variantes – de pressions inflationnistes élevées, de goulets d’étranglement persistants dans la chaîne d’approvisionnement et de vulnérabilités aiguës sur les marchés financiers internationaux.
L’économie mauricienne
Selon les analystes du groupe, au cours des deux dernières années, l’économie mauricienne a démontré sa résilience dans contexte volatile provoqué par l’impact de la pandémie sur ses secteurs réel, financier, fiscal et extérieur. En effet, elle a capitalisé sur ses fondamentaux solides, son espace économique diversifié, les importantes mesures de soutien mises en place par les autorités et les progrès soutenus en matière de vaccination. À l’heure actuelle, des signes indiquent que Maurice entame une reprise économique, mais il convient de rester vigilant, notamment en raison du contexte sanitaire très dynamique, dans la mesure où toute apparition et propagation de nouvelles variantes préoccupantes qui échappent aux vaccins peut, ceteris paribus, constituer une menace pour les activités économiques nationales dans les périodes à venir. L’un des principaux défis pour Maurice est de renforcer la dynamique de reprise à moyen terme et en veillant à ce que la transition du pays vers une croissance durable ne soit pas interrompue. Dans le même ordre d’idées, il est nécessaire de décider du bon moment pour graduellement supprimer les mesures de relance afin de ne pas perturber l’élan de la reprise économique tout en continuant à répondre aux priorités sanitaires, précise le bulletin.
Estimation du taux de croissance pour 2021
La croissance du PIB est estimée à 4,3 % en 2021, selon les calculs des analystes. Dans l’ensemble, la croissance économique serait tirée par une reprise relative dans plusieurs secteurs qui s’étaient contractés en 2020.
Perspectives macroéconomiques pour 2022
Bien qu’une incertitude notable subsiste quant à l’évolution du virus et que les pressions inflationnistes aient une incidence sur les activités économiques, la dynamique de reprise du pays devrait s’accélérer cette année, à mesure que Maurice se remet de la crise induite par la pandémie. Selon les estimations des analystes, la croissance réelle du PIB devrait se situer entre 6,6 % et 6,8% en 2022. En plus de bénéficier d’une base statistique encore favorable, la croissance économique serait soutenue par une nouvelle amélioration de la confiance des ménages et des entreprises, ce qui entraînerait une reprise continue des activités sectorielles et des investissements. Essentiellement, les analystes sont prudemment optimistes quant aux prévisions pour cette année, à condition que (i) la reprise économique mondiale, qui est quelque peu perturbée, maintienne son cap général face aux risques et défis persistants ; et (ii) que la pandémie soit efficacement combattue sur le plan local et au-delà des frontières.
La croissance réelle du PIB serait tirée par un rebond significatif anticipé des arrivées de touristes, compte tenu de la valeur de base très faible et de l’hypothèse d’un environnement sanitaire relativement gérable et maîtrisable, ainsi que du maintien des frontières du pays ouvertes sur l’ensemble de l’année. Cela dit, les performances de l’industrie du tourisme en 2022 pourraient ne pas être optimales par rapport aux tendances pré-pandémie. Un autre facteur clé de la croissance du PIB est le secteur de la construction qui, en dépit de l’augmentation des coûts d’exploitation et du manque de visibilité du paysage économique et sanitaire, devrait afficher un taux de croissance notable, à la lumière des projets en cours et à venir, tant au niveau du secteur public que du secteur privé. Dans un contexte de carnets de commandes prometteurs selon les opérateurs, les segments clés de l’industrie manufacturière orientée vers l’exportation devraient afficher des trajectoires d’expansion appréciables, principalement en raison du renforcement de la demande extérieure, tandis que la dynamique de la monnaie pourrait également aider. Les services commerciaux et financiers ainsi que les industries des TIC devraient renforcer leur dynamique de croissance, grâce à un environnement commercial plus favorable et à la croissance des activités économiques à l’échelle nationale, est-il précisé.
Parmi les tendances observées dans le rapport :
- Chômage : Les analystes s’attendent à ce que le taux de chômage national s’améliore dans son ensemble et qu’il continue à baisser en 2022. Ceci est basé sur l’hypothèse de base que l’économie reprendrait de la vigueur et que l’investissement serait progressivement relancé dans les périodes à venir, en particulier dans le sillage des nombreuses mesures annoncées par les autorités pour relancer l’économie et stimuler les perspectives d’emploi.
- Inflation : Selon les estimations, le ‘headline inflation’ devrait, en l’absence de chocs majeurs, osciller autour de 4 % en décembre 2022. D’une manière générale, tout en restant gérables, les pressions sur l’indice des prix à la consommation sont – comme ce serait le cas sur la scène mondiale – susceptibles de subsister tout au long de 2022 sur la base de facteurs exogènes, mais devraient se dissiper progressivement au cours du second semestre de l’année. Cela étant, les perspectives d’inflation à court terme restent quelque peu floues dans la mesure où les risques liés à l’instabilité du paysage international devraient persister pendant un certain temps encore. En particulier, des incertitudes majeures subsistent en ce qui concerne (i) l’évolution des prix des produits de base au niveau international et (ii) le temps nécessaire pour que les pénuries mondiales de transport maritime se stabilisent et que les contraintes de la chaîne d’approvisionnement soient résolues de manière satisfaisante.
- Le plan extérieur : Malgré la reprise des exportations de marchandises, les analystes notent que le déficit de la balance commerciale devrait continuer à se creuser en 2022 en raison d’une hausse des importations, imputable en partie à l’expansion continue des activités économiques et au renforcement des investissements en capital. En ce qui concerne le déficit de la balance des opérations courantes, une amélioration relative est prévue pour 2022, grâce à la reprise des exportations de biens et à l’accélération des arrivées de touristes. Un excédent marginal de la balance des paiements est prévu cette année, aidé par une meilleure situation en ce qui concerne les entrées de capitaux, en termes d’IDE et de réception de prêts extérieurs par le gouvernement.