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La France Condamne Un Rebelle Libérien À La Prison À Vie Pour Crimes De Guerre

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Un tribunal de Paris a condamné mercredi un ancien commandant rebelle libérien à la prison à vie, le jugeant coupable de violences contre des civils et de complicité de crimes contre l’humanité.

Kunti Kamara condamné pour crimes de guerre

Kunti Kamara a perpétré les crimes entre 1993 et 1994. Au cours de cette période, il aurait mangé le cœur d’un enseignant et n’a pas empêché des soldats sous son commandement de violer à plusieurs reprises deux adolescentes. Il a également torturé et a été impliqué dans des “actes de barbarie” en 1993. À l’époque, il était membre d’un groupe rebelle, le Mouvement uni de libération du Liberia pour la démocratie (ULIMO), qui était actif pendant le conflit.

Kamara a commis ces crimes pendant la première guerre civile du Liberia, un pays d’Afrique de l’Ouest. Plusieurs groupes de défense des droits ont salué cette condamnation.

La chambre des crimes contre l’humanité du tribunal de Paris a mis l’affaire sur le devant de la scène. Cette chambre a été constituée en 2012 pour juger les suspects de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide détenus sur le sol français, même si le crime a été commis ailleurs.

Selon l’agence de presse britannique Reuters, son avocate Maryline Secci ferait appel de la sentence. Entre-temps, Kamara a maintenu son innocence.

La guerre civile au Liberia

Entre 1989 et 2003, le Liberia a connu des conflits qui ont fait environ 250 000 morts. Les conflits ont eu lieu lorsque le président de l’époque, Charles Taylor, s’est retiré, après avoir pris le pouvoir lors d’un coup d’État qui a déclenché la rébellion.

Pendant la guerre civile, des milliers de Libériens ont été mutilés et des femmes ont été violées dans des conflits impliquant des combattants drogués et des enfants recrutés de force par les seigneurs de la guerre.

Une commission a été créée en 2006 pour examiner les crimes commis pendant la guerre, mais les critiques affirment que ses recommandations n’ont pas été largement suivies. Selon les groupes de défense des droits, les condamnations pour ces crimes ont été quasi nulles et toutes les poursuites concernant des crimes graves ont eu lieu en dehors du Liberia.

Une ONG a porté le cas de Kamara en 2018 devant les autorités françaises. Son procès était le premier en France de cette nature concernant des crimes graves commis à l’étranger et non liés au génocide rwandais.

Il était envisageable en raison de la reconnaissance par la France de la compétence universelle pour certains crimes majeurs, qui permet d’engager des poursuites, quels que soient le mode et l’auteur de l’acte.

La directrice adjointe de la justice internationale à Human Rights Watch, Elise Keppler, a déclaré dans un communiqué : “Le verdict du tribunal français est une lueur d’espoir que la justice est possible pour les victimes au Liberia.”

Tout au long des quatre semaines qu’a duré le procès, des témoins ont témoigné de meurtres, de viols, de passages à tabac et de tortures commis par des membres de l’ULIMO qui ont combattu l’armée de Taylor.

Alieu Kosiah, un autre membre de l’ULIMO, a été condamné à 20 ans de prison en Suisse l’année dernière, tandis que Taylor a été condamné pour crimes de guerre en 2012, mais uniquement pour des actions menées en Sierra Leone, pays voisin. En 2009, un tribunal américain a condamné son fils Chuckie à la prison au Liberia pour torture.

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