La France a exigé jeudi la libération et le rétablissement dans ses fonctions du président du Niger, Mohamed Bazoum. Elle a qualifié l’incident d’acte de “prise de pouvoir” dans un pays crucial pour ses petits intérêts militaires au Sahel.
Après avoir essuyé un revers en retirant ses milliers de soldats du Mali et du Burkina Faso, la France a été contrainte de modifier son approche de la lutte contre les extrémistes islamistes dans la région.
Déjà affaiblie, la France a encore perdu de son influence dans la région avec la multiplication des coups d’État au Mali, au Tchad et au Burkina Faso. Ces coups d’État affaiblissent son alliance et renforcent les éléments extrémistes qui se sont emparés de vastes zones désertiques et broussailleuses.
Dans un communiqué officiel, le ministère français des affaires étrangères a déclaré : “Nous appelons au respect et au rétablissement immédiat de l’intégrité des institutions démocratiques au Niger. Nous soutenons les efforts régionaux visant à trouver une solution urgente à la crise qui respecte le cadre démocratique nigérien et permette le rétablissement immédiat de l’autorité civile”.
Une source diplomatique française a révélé que le pays maintient ses contacts avec le président nigérien Bazoum et a déclaré que la situation en réalité était encore “très confuse”.
Le Niger est un partenaire essentiel de la France dans la région pour combattre les militants qui contrôlent les régions voisines du Mali et du Burkina Faso. La France s’est concentrée sur l’envoi de troupes au Niger pour soutenir le gouvernement.
En tant que principal allié dans la région et meilleur point de départ pour les opérations contre les extrémistes dans les régions frontalières séparant le Mali, le Niger et le Burkina Faso, la France a axé sa stratégie sur l’envoi de troupes au Niger.
Le Niger est un lien crucial entre la France et la région du Sahel, car il permet de surveiller ce qui se passe dans les zones frontalières de la Libye, où les extrémistes et les trafiquants profitent depuis longtemps de l’absence d’État.
Les diplomates et les analystes ont prévenu que la perte de l’assistance du Niger laisserait peu de choix à Paris et l’obligerait probablement à retirer ses forces.
Le chef d’état-major du Niger a semblé soutenir les rebelles, déclarant que l’armée avait “décidé d’adhérer à la déclaration” faite par les soldats lors d’une allocution télévisée en fin de soirée, selon laquelle ils avaient chassé Bazoum du pouvoir.
Environ 1 000 à 1 500 soldats français sont stationnés sur place, soutenus par des drones et des avions de chasse. Un autre millier de soldats sont stationnés dans le pays voisin, le Tchad, où Paris a été moins critique à l’égard d’un retour lent à un gouvernement civil après un coup d’État en 2021.
Toutefois, contrairement à ce qui s’est passé par le passé, les troupes françaises ont pour seule mission d’assister les forces nigériennes lors des opérations.