Le département de l’environnement des Seychelles s’apprête à lancer une série de consultations et de réunions publiques afin de désigner plus de 2 000 hectares de l’écosystème forestier des hautes terres dans six zones des îles de Mahé, Praslin et Curieuse comme zones clés pour la biodiversité (KBA).
Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les KBA sont une norme internationale d’identification d’une zone de valeur mondiale pour la conservation qui aide les gouvernements et les organisations à surveiller et à conserver les KBA afin de protéger ces sites naturels essentiels.
L’exercice est mis en œuvre dans le cadre du projet Ridge to Reef (R2R). Ce projet est à son tour entrepris dans le cadre d’un partenariat entre le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), coordonné par le gouvernement des Seychelles.
Le cabinet des ministres a approuvé les consultations à la fin du mois dernier après avoir été informé des résultats d’une étude menée à Montagne Planneau, Collines du Sud, Fond Azore, Anse Kerlan et l’île Curieuse.
Le directeur de la conservation et de la gestion de la biodiversité au département de l’environnement, Ashley Dias, a déclaré à la SNA que les Seychelles sont connues dans le monde entier pour être un laboratoire vivant avec des espèces uniques que l’on ne trouve nulle part ailleurs.
“Le gouvernement reconnaît l’importance biologique et écologique de sa biodiversité et, à ce jour, il a désigné 47,13 % de son territoire terrestre comme étant protégé. Des études scientifiques ont montré que certaines zones situées en dehors des aires protégées sont également riches sur le plan biologique et que ces sites fournissent des services écosystémiques essentiels tels que l’eau pour la population”, a-t-elle déclaré.
Elle a expliqué qu’en l’absence de toute protection juridique, ces sites sont fortement menacés par des facteurs anthropiques.
Des consultants locaux ont été recrutés pour évaluer l’état des 2 235 hectares d’écosystèmes forestiers de montagne en vue de protéger la biodiversité, les services écosystémiques essentiels et les stocks de carbone. La sélection des sites s’est faite sur la base des résultats d’études antérieures menées dans ces zones.
Pour identifier les KBA, les consultants ont appliqué la méthodologie et les critères de l’UICN. Ils devaient identifier la présence d’une biodiversité menacée, restreinte géographiquement, l’intégrité écologique, les processus biologiques et l’irremplaçabilité.
“Selon un rapport scientifique récent de Senterre et al en 2021, la couverture forestière dans l’île intérieure a diminué de 91 pour cent à 58 pour cent en raison de l’interférence des humains. On estime que 50 % de la couverture forestière est nécessaire pour maintenir le cycle de l’eau et les services écosystémiques connexes, comme le montrent des études mondiales. Il est donc nécessaire d’identifier et de désigner des zones clés pour la biodiversité”, a déclaré M. Dias.
