Le Matinal s’est entretenu avec un professionnel de la logistique et de la chaîne d’approvisionnement basé dans la zone portuaire pour comprendre l’impact sur le commerce de l’intervention du 28 juin de la Banque de Maurice sur le marché domestique des devises. Pour rappel, le lundi 28, la banque centrale a publié un avis public pour annoncer qu’elle vendait 25 millions de dollars au taux de 42,50 roupies. Cette décision a eu un impact majeur sur la valorisation de la roupie mauricienne, affaiblissant davantage la monnaie locale de 4%.
Selon notre source, qui a préféré rester anonyme, le mardi 29 juin, la pénurie de dollars américains sur le marché intérieur est devenue aiguë. “Je connais des clients qui ont demandé des transferts Swift la semaine dernière au taux convenu de 41 roupies. Cependant, mardi, on leur a dit que leur banque ne pouvait pas procéder au transfert en raison d’une pénurie de dollars américains sur le marché”, nous a-t-il dit.
Selon lui, “les importateurs qui paient leurs factures se trouvent maintenant dans une situation difficile. La dépréciation quotidienne de la roupie mauricienne, qui est passée de 43,20 à 43,30 roupies en l’espace de deux jours, incite à la prudence. Nous conseillons aux clients d’attendre et de voir. Si la roupie poursuit cette tendance et perd encore 20 cents d’ici lundi prochain, cela pourrait perturber le commerce. Beaucoup n’ont pas prévu une augmentation soudaine des coûts de transaction transfrontalière de plus de cent mille roupies. Compte tenu de l’incertitude actuelle, le volume des importations diminuera sensiblement, car les importateurs devront faire face aux coûts, à l’assurance, aux frais de transport et aux droits de douane avec moins d’argent en poche”.
Alors que le dollar américain était officiellement à 43,32 roupies, selon les taux de change indicatifs consolidés de la Banque de Maurice au 30 juin, le nouveau taux applicable se situe entre 43,25 et 43,50 roupies. Plus les entreprises étaient prêtes à payer, plus le volume et la vitesse de décaissement des banques et des changeurs étaient élevés.
Selon les experts, le déficit de devises sur le marché intérieur s’élève à environ 145 millions de dollars.
