La ratification de la convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) par Maurice a fait l’objet, mercredi, d’un séminaire organisé par la ‘Confederation of Independant Trade Union’ (CITU) à la municipalité de Port-Louis. Ce fut l’occasion pour le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, de rappeler que désormais, les salaries du secteur privé et ceux du gouvernement sont protégés par cette convention. Se faisant, dit-il, les employeurs ont le devoir de respecter la dignité des travailleurs faute de quoi des peines sévères seront appliquées à leurs égards. Cette convention, redonne la dignité aux travailleurs, a-t-il affirmé.
« Il ne fait aucun doute que cette convention sur la violence et le harcèlement nouvellement adoptée agira comme un bouclier protecteur pour les travailleurs. Sans la volonté d’améliorer les choses, rien ne peut être réalisé. La décision du pays d’être parmi les premiers pays à ratifier la convention n° 190 est encore renforcée par l’audace de sa décision d’imposer des amendes et des peines d’emprisonnement quatre fois plus sévères que pour tout autre délit ou infraction à la législation du travail dans le cadre du travail », a déclaré le ministre du Travail dans un discours lu par Mariaven Caremben, le conseiller du ministre en matière des relations industrielles. Il a souligné que les travailleurs du pays doivent être fiers car Maurice est un des premiers pays qui a ratifié cette convention, dont les procédures pour la ratification ont été longues.
« En fait, ce processus a commencé il y a 18 ans. La pierre angulaire de cette réalisation historique avait été posée dès octobre 2003, lorsque l’un de nos fonctionnaires gouvernementaux a participé à une réunion d’experts de l’OIT en vue de rédiger un “Recueil de directives pratiques sur la violence et le stress dans les secteurs de services ». À l’époque, l’île Maurice avait pris la décision audacieuse de s’engager à ce qu’aucun de ses travailleurs ne soit soumis à une quelconque forme de violence sur son lieu de travail“, a souligné le ministre du Travail. La ratification de cette convention vient à un moment opportun où la Covid-19 a fragilisé le monde du Travail. « Cette ratification intervient à un moment où nous sommes tous confrontés à des difficultés et des altérations dues à la pandémie de Covid-19. Des millions de travailleurs ont été licenciés et l’écosystème du travail s’adapte à l’apparition de mutations. Plus que jamais, un tel outil juridique représente un grand pas en avant pour garantir un environnement sûr aux travailleurs qui sont notre principale ressource et qui contribuent énormément au développement de notre pays »,a déclaré le ministre du Travail en présence du président du CITU, Deepak Benydin et du vice-président de cette formation syndicale, Radhakrishna Sadien.
Il est à noter que la convention 190 reconnaît que la violence et le harcèlement dans le monde du travail peuvent constituer une violation des droits humains ou une atteinte à ces droits, et que la violence et le harcèlement mettent en péril l’égalité des chances et sont inacceptables et incompatibles avec le travail décent. La convention reconnaît aussi l’importance d’une culture du travail fondée sur le respect mutuel et la dignité de l’être humain aux fins de la prévention de la violence et du harcèlement.