Lundi, l’armée soudanaise a pris le pouvoir au détriment d’un gouvernement de transition. Les soldats ont tué au moins trois personnes et en ont blessé 80, alors que des manifestations de rue ont éclaté pour protester contre le coup d’État.
Le chef de la prise de pouvoir, le général Abdel Fattah al-Burhan, a dissous le Conseil souverain militaro-civil qui avait été mis en place pour guider le pays vers la démocratie après le renversement de l’autocrate Omar al-Bashir, longtemps au pouvoir, lors d’un soulèvement populaire il y a deux ans.
Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une partie de la foule et trois manifestants ont été tués, selon le Comité des médecins du Soudan, qui a indiqué que 80 personnes avaient été blessées.
Cette prise de pouvoir intervient plus de deux ans après que les manifestants ont forcé l’éviction de l’autocrate de longue date Omar el-Béchir et quelques semaines seulement avant que l’armée ne soit censée confier la direction du conseil qui gère le pays à des civils.
Après l’arrestation, tôt le matin, du Premier ministre Abdalla Hamdok et d’autres hauts fonctionnaires, des milliers de personnes ont afflué dans les rues de la capitale, Khartoum, et de sa ville jumelle, Omdurman. Ils ont bloqué des rues et mis le feu à des pneus alors que les forces de sécurité utilisaient des gaz lacrymogènes pour les disperser.
Alors que des panaches de fumée envahissaient l’air, on pouvait entendre les manifestants scander : “Le peuple est plus fort, plus fort” et “La retraite n’est pas une option !”. Des vidéos sur les médias sociaux ont montré des foules importantes traversant les ponts sur le Nil vers le centre de la capitale, tandis que l’ambassade des États-Unis a prévenu que les troupes bloquaient certaines parties de la ville.