Histoire
L’île Maurice a toujours été l’un des centres financiers les plus attractifs de l’Océan Indien. L’île Maurice offre aux investisseurs de nombreux avantages, notamment un réseau important de traités et d’accords de double imposition et un taux d’imposition global de 15 %, ce qui en fait la porte d’entrée pour le commerce et l’acheminement de fonds vers l’Afrique et l’Inde. Avec la mise en place du mécanisme de crédit d’impôt étranger présumé (“DFTC”), les entreprises détenant une Global Business Category 1 (“GBL1”), désormais remplacée par Global Business Licence (“GBL”), pouvaient réclamer 80 % de la charge fiscale mauricienne sous forme de crédit d’impôt étranger présumé, ce qui rend son taux d’imposition effectif très compétitif.
Cependant, avec la pression croissante au niveau mondial pour combattre l’érosion de la base et le transfert de bénéfices (“BEPS“), l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (“OCDE”) a lancé 15 plans d’action pour s’attaquer à ce problème. L’un des résultats de ce plan d’action a été la classification du régime DFTC comme une pratique fiscale dommageable. Par conséquent, afin de se conformer à l’initiative BEPS de l’OCDE, la loi de finances 2018 a aboli le régime DFTC à compter du 1er janvier 2019 et le taux d’imposition des sociétés nationales et des GBC a été harmonisé à 15%. Pour les sociétés GBC constituées avant le 16 octobre 2017, afin d’assurer une transition en douceur vers ce nouveau cadre, une disposition de droits acquis a été introduite. Les entreprises titulaires d’une licence GBL1 à la date susmentionnée ou avant, pouvaient appliquer le régime DFTC jusqu’au 30 juin 2021.
Exonération partielle
Sur la même longueur d’onde et dans le but de maintenir sa compétitivité pour attirer les investisseurs, un régime d’exonération partielle (“PE“) de 80% a été introduit pour des types spécifiques de revenus en satisfaisant à certaines exigences de substance prédéfinies. Cette nouvelle réglementation sera applicable aux sociétés GBL constituées à partir du 17 octobre 2017.
Dans le cadre du régime fiscal PE, une société GBL peut prétendre à une exonération partielle de 80% sur certains flux de revenus éligibles. Ces flux de revenus comprennent les dividendes de source étrangère, les revenus d’intérêts, les revenus provenant de sociétés de location de navires et d’avions, les bénéfices attribuables à un établissement permanent étranger.
Dès son annonce, une ombre de doutes a entouré l’exonération partielle. Les conditions prescrites étaient ambiguës, conduisant les investisseurs et les contribuables à l’incertitude quant à l’application de l’exemption partielle. Avec l’expiration de la période d’antériorité et la coercition du conseiller, la Mauritius Revenue Authority (“MRA”) a publié une déclaration de pratique pour faire la lumière sur les critères applicables au régime fiscal des PE. Les exigences prédéfinies ont été clarifiées en insistant davantage sur la nécessité de prouver la substance de la GBL à Maurice et en donnant plus de précisions sur les activités génératrices de revenus (“CIGA”) qui permettent de bénéficier du régime fiscal des établissements stables. Les exigences mettent également l’accent sur le fait que, par le biais d’un emploi direct ou indirect, il existe un nombre adéquat de personnes qualifiées pour mener la CIGA. En outre, une GBL doit engager un niveau minimum de dépenses locales proportionnel à son niveau d’activité.
Ces exigences prédéfinies doivent être évaluées au cas par cas avant de conclure à l’éligibilité du régime fiscal des PE. La documentation et les preuves sont essentielles pour justifier une demande d’exonération partielle et il est donc important de demander conseil pour gérer ce risque fiscal.
L’application de l’exonération partielle est définie dans le règlement sur l’impôt sur le revenu de 1996 (“ITR”). Sur la base du régime fiscal du PE, 80 % du revenu admissible est exonéré d’impôt. Cette exonération déclenche une non-déduction correspondante des dépenses directement attribuables à ce revenu exonéré. L’ITR stipule que lorsque le pourcentage du revenu exonéré par rapport au revenu total est supérieur à 10 %, les dépenses et les pertes doivent être réparties entre le revenu exonéré et le revenu imposable sur la base d’un pourcentage du revenu total.
Contribution de –
Jeetun Heman
Tax Supervisor – Mazars
*Les opinions exprimées sont personnelles.