Alors qu’il commémore les 30 ans du génocide de 1994 qui a coûté la vie à près de 800 000 personnes, le président du Rwanda a déclaré que la communauté internationale avait “failli à ses devoirs envers nous tous”.
À Kigali, la capitale du Rwanda, le président Paul Kagame s’est adressé aux dignitaires et aux dirigeants internationaux qui s’étaient réunis pour commémorer le massacre. “Le Rwanda a été complètement humilié par l’ampleur de notre perte. Les leçons que nous avons tirées sont gravées dans le sang”, a-t-il déclaré.
C’est à cette date, en 1994, que les extrémistes hutus ont entamé un massacre de 100 jours, massacrant les Hutus modérés ainsi que les membres de la minorité tutsie. À la suite du génocide, des milliers de Hutus auraient été massacrés au Rwanda par des troupes majoritairement tutsies en guise de représailles.
Environ 250 000 morts seraient enterrés dans des fosses communes au mémorial du génocide de Kigali, où M. Kagame et une délégation de dignitaires ont déposé des gerbes dimanche. Une lumière du souvenir a également été allumée par le président.
Plus tard, lors d’un discours, M. Kagame a exprimé sa gratitude à la Tanzanie, à l’Ouganda et à l’Éthiopie pour avoir contribué à mettre fin au génocide et à accueillir les réfugiés tutsis. “De nombreux pays représentés ici ont également envoyé leurs fils et leurs filles pour servir en tant que soldats de la paix au Rwanda”, a-t-il déclaré. “Ces soldats n’ont pas failli au Rwanda. C’est la communauté internationale qui nous a tous déçus. Que ce soit par mépris ou par lâcheté”, a-t-il ajouté.
Comment les pays ont-ils échoué dans le génocide rwandais ?
L’inaction des autres pays a été une source d’embarras persistante.
Parmi les dirigeants étrangers présents, l’ancien président américain Bill Clinton a qualifié le génocide de plus grand échec de son administration.
Le président français Emmanuel Macron a déclaré que son pays et ses alliés auraient pu empêcher le massacre, mais n’ont pas eu la volonté de le faire, dans une déclaration vidéo destinée à l’anniversaire.
Avant les tueries, la France, alors dirigée par le président François Mitterrand, soutenait fermement le gouvernement dominé par les Hutus de Juvénal Habyarimana. Le Rwanda a accusé la France d’avoir manqué les signaux d’alarme et d’avoir formé les milices qui ont perpétré les attaques.
