C’est avec soulagement que le pays, surtout le secteur financier, a appris que Maurice n’est plus sur la liste grise de la GAFI. Les autorités ont beaucoup œuvré depuis le début de février 2020 pour arriver à ce résultat positif. Une radiation des autres listes tels que l’Union Européenne et le Royaume Uni ne devrait tarder.
Maurice a payé un prix lourd pour l’incompétence et l’irresponsabilité démontrée par le gouvernement dans le traitement du dossier sur l’anti-blanchiment d’argent entre 2014 et 2020.
Les standards internationaux de la GAFI pour combattre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ont été révisés en 2012/13 pour mettre l’emphase sur l’application des lois plutôt qu’exclusivement sur la législation. Mais le gouvernent n’avait pas fait grand-chose pour rehausser notre système d’anti blanchiment. Ce qui a causé le rapport défavorable de GAFI/Esaamlag sur Maurice en 2018.
Durant la période qui a suivi ce rapport jusqu’à février 2020, le gouvernement ne prend toujours pas suffisamment de mesures pour corriger les lacunes et autres déficiences. Et l’inévitable se produit avec un ‘Greylisting’ par la GAFI. Les conséquences représentent une perte irrécupérable pour le secteur offshore, notamment par le volume des nouvelles structures qui ont choisi de se localiser ailleurs qu’à Maurice, à Singapour ou au Luxembourg. Notre réputation en tant que centre financier a été entachée, et restera à notre désavantage vis à vis de nos compétiteurs qui ont su éviter une mauvaise annotation.
Tout en se réjouissant de ce développement favorable, il faut se rappeler que le manque de vigilance et l’incapacité d’agir des autorités a eu des conséquences graves et irrémédiables. Que ceci nous serve de leçon, car les normes d’anti blanchiment continuent à évoluer et Maurice doit maintenir son action afin d’éviter des nouvelles atteintes à notre réputation en tant que centre financier intègre.
