Dès les années 1950, Malcolm de Chazal, notre célèbre penseur et peintre mauricien partageait ces mots sur le triste état des lieux du pays :
“Notre terre perd ses alluvions par l’érosion. A chaque pluie, en l’absence de forêts, la mer devient rouge (…) Des centaines de milliers de tonnes de terre vont à la mer. Bientôt la nature refusera de travailler pour nous (…) Il ne s’agit plus de regarder et de se laisser vivre. Penser devient maintenant impératif et sera un acte de vie ou de mort. (…) il existe un comité pour les monuments mais à quand un comité pour la protection des arbres ?
Malcolm de Chazal était en avance sur son temps. Comme lui, nous devons adopter une approche tournée vers l’avenir. La reforestation pour la réhabilitation des terres et des rivières fait partie de la solution – pour protéger de l’érosion des sols, de la dégradation des terres et de l’accumulation de sédiments dans le lagon. Cela contribue à promouvoir un écosystème marin plus sain dans nos lagons.
Vendredi 20 août, avec une cinquantaine d’acteurs de la communauté, nous avons planté une centaine d’arbres endémiques sur les berges de la Rivière-Jacotet. Un premier pas mais un geste hautement symbolique qui souligne l’engagement indéfectible de la Fondation Rogers, pour planter les graines de la durabilité à Bel Ombre et dans le pays en général.
La reforestation agit comme un booster de la biodiversité. En nous appuyant sur notre approche “Ridge to Reef”, nous travaillons à la création d’un corridor entre les parcs nationaux et la zone côtière de Bel Ombre, permettant la migration des espèces et des oiseaux endémiques. Nous sommes les gardiens privilégiés d’un magnifique sanctuaire naturel qui englobe la terre et la mer à Bel Ombre et devons donc jouer notre rôle pour le restaurer dans son état originel.
L’île Maurice étant un haut lieu de la biodiversité, nous devons travailler activement avec toutes les parties prenantes (ONG, partenaires économiques et gouvernement) pour préserver la précieuse biodiversité qui nous a été confiée. L’équilibre écologique est fragile. Il nécessite des efforts collectifs et un plan d’action coordonné qui fixe les objectifs écologiques de notre nation, voire de la planète entière.
“Le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment est maintenant”. – Proverbe chinois.
