Les sénateurs de l’opposition nigériane demandent la mise en accusation du président Muhammadu Buhari, dix mois avant la fin de son second mandat. Les sénateurs seraient préoccupés par les problèmes de sécurité de plus en plus nombreux dans le pays.
Le Nigeria organisera des élections en février 2023 pour élire un nouveau président. La sécurité et l’économie seront les principaux enjeux de cette élection qui s’annonce très disputée.
Lors d’une session à huis clos du Sénat, les sénateurs du Parti démocratique populaire (PDP) ont tenté d’introduire une motion donnant à M. Buhari six semaines pour améliorer la sécurité du pays ou faire face à une destitution, a déclaré le sénateur Philip Aduda, selon la BBC.
“Aucun endroit n’est sûr au Nigeria, même Abuja. Des mesures urgentes doivent être prises… Nous avons donné au président six semaines pour résoudre le problème ou nous le destituons”, a-t-il déclaré.
Aduda a ajouté que la motion a été bloquée par le président du Sénat. Cela a provoqué un débrayage des sénateurs appartenant à l’opposition. Le Parlement nigérian est contrôlé par le parti au pouvoir, le All Progressive Congress (APC). Une motion de destitution de M. Buhari devra être soutenue par deux tiers des sénateurs du Parlement.
Dans un communiqué, la présidence a soutenu le président du Sénat pour ne pas avoir “examiné la ridicule motion de destitution de notre président”.
Qualifiant cette motion de propagande, le ministre de l’information Lai Mohammed a déclaré : “Nous travaillons 24 heures sur 24 … pour nous assurer que la situation est maîtrisée”.
Selon la BBC, le Nigeria est confronté à des problèmes de sécurité sur l’ensemble de son vaste territoire, notamment des vols à main armée commis par des bandes criminelles, une insurrection islamique dans le nord-est et une vague d’enlèvements massifs d’écoles dans le nord-ouest.
Au début du mois, l’État islamique a mené un raid sur une prison d’Abuja qui a permis de libérer environ 440 détenus.
